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Arkantz - Blog humaniste & républicain de vigilance
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9 juillet 2007

La Bible à l’épreuve de l’archéologie

bible

Longtemps considérée comme une source historique fiable, la Bible hébraïque, également connue par les Chrétiens sous le nom d’Ancien Testament, servait de base à la compréhension l’histoire de l’ancien Israël. Le Livre des Patriarches faisait remonter aux origines du peuple d’Israël avec Abraham. L’exode relatait la fuite d’Égypte des Hébreux sous la conduite de Moïse, la révélation des Tables de la Loi, le retour vers la Terre Promise. Le Livre des Rois s’attachait à présenter la lignée davidique du Royaume de Juda dont la piété contrastait avec celle des rois d’Israël qui s’ingéniaient à faire ce qui ne « plaisait pas à Yahvé ».

Nombreux furent les biblistes, notamment archéologues, qui au 19ème et au début du 20ème siècle réalisèrent des fouilles sur les sites bibliques et crurent y découvrir les preuves de l’exactitude du texte. Cela les renforça dans leur foi que l’Ancien Testament était une œuvre hautement historique.

À la lumière des progrès scientifiques et des connaissances actuelles, la plupart de ces découvertes ont été non seulement relativisées mais largement battues en brèche. Ainsi, la Bible hébraïque aurait été l’œuvre d’érudits et de scribes du 7ème siècle avant J.-C., et plus précisément du temps du règne  roi Josias (639 av. J.-C. – 610 av. J.-C.).

Il s’agirait plus d’un chef d’œuvre théologique et politique que d’un ouvrage historique. Ainsi, le Livre des Patriarches tiendrait plus du mystique et de la légende que d’une réalité clairement identifiée par des éléments archéologiques. De même, l’exode n’aurait jamais eu lieu, du moins tel que présenté dans la Bible comme celui d’esclaves juifs conduits par Moïse. Si exode il y eut, il fut plus ancien. Et il ne concerna pas des esclaves, mais les Hyksos, une élite probablement sémitique issue d’une migration graduelle de Canaan vers l’Égypte et dont on a trouvé les traces sous la XVème dynastie. Ainsi, Joseph comme Moïse pourraient être considérés comme les métaphores de cette élite israélite de l’Égypte ancienne. Quant aux murs de Jéricho ils tombent également dans la poussière de la légende sans qu’aucune trompette ne soit à l’origine de leur destruction, renvoyant les guerres de Josué à l’image de symbole.

Plus intéressante est l’interprétation de la chute du royaume d’Israël décrite par les auteurs bibliques comme la conséquence de l’impiété de ses rois. Les fouilles les plus récentes ont permis d’exhumer de nombreux vestiges du royaume du nord et de sa capitale Samarie. La dynastie des Omrites qui le gouverna, lignée honnie par la Bible, fut à l’origine d’un véritable âge d’or avec des monuments qui furent improprement attribués par les premiers archéologues au roi Salomon. Dans le même temps, le royaume de Juda, moins peuplé et moins puissant, restait dans l’ombre. La fin du royaume d’Israël tombé sous le joug des Assyriens permit au royaume de Juda d’accéder à son tour à l’opulence et surtout d’affirmer la toute puissance du Deutéronome Dieu Unique, offrant à la dynastie davitique la légitimité sur un peuple d’Israël unifié avec pour centre politique et religieux Jérusalem. L’instrument utilisé fut la Bible, un écrit mêlant habilement des personnages ayant existé à des légendes, le tout sous l’œil de l’Éternel veillant au destin de son peuple. C’est parce que la Bible est unique dans son genre qu’elle demeure un ouvrage hautement symbolique et philosophique où chacun peut puiser selon la force de sa croyance un message personnel.

Mais sa portée historique est plus que contestable.

Carl E. Arkantz

La Bible dévoilée                                                                  
Les nouvelles révélations de l’archéologie
Par Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman
Éditions Folio Histoire
ISBN 978-2-07-041939-4

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