Les jeux n'ont plus la flamme
Aujourd'hui 7 avril 2008, la flamme olympique passait par Paris.
Après son parcours chaotique à Londres, et les manifestations qui ont émaillé le relais, les autorités parisiennes se préparaient au pire. Et il faut bien dire qu’avec un service de sécurité digne d’un chef d’État, la flamme, symbole de la fraternité olympique était sous haute surveillance.
Des multiples mises en sûreté à l’extinction du flambeau, du chahut aux sifflements tant du public frustré que des manifestants pro-tibétains ou les militants des Droits de l’Homme, on oubliera les manifestations de joie des Chinois agitant le drapeau national.
Que peut-on retenir que cette image d’un Stéphane Diagana manquant de se faire bousculer juste quinze mètres après avoir quitté la Tour Eiffel ou de David Douillet empêché d’avancer par les agents de sécurité chinois, inquiets, prêts à lui reprendre la flamme pour la planquer dans un bus.
Triste spectacle !
On se souvient du boycott des Jeux de Moscou en 1980 pour cause d’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques. Que les Chinois massacrent au Tibet n’empêche pas les dirigeants des pays dits démocratiques d’envisager de participer à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Pékin. En 1936, leurs prédécesseurs ne s’étaient-ils pas gênés de se montrer aux côtés d’un certain Hitler.
Plus de vingt ans après les Jeux de Moscou, la situation en Afghanistan n’est toujours pas stabilisée, et la défaite des soviétiques a fait le lit des talibans, une bien sinistre engeance. Les Chinois, quant à eux, ne sont guère plus respectables. J’entends encore un chroniqueur rappeler que la Chine n’a dans son histoire jamais été un pays conquérant contrairement au Tibet. Cela donne-t-il à la Chine le droit de rattraper le temps perdu, et de se muer en tortionnaire. Son passé d’envahisseur impose-t-il au Tibet d’être puni à retardement. Voilà bien des raccourcis stupides.
Les Jeux sont tous les quatre ans un moment de fraternité entre des athlètes qui les préparent et les attendent avec la volonté de se dépasser.
Qu’en 2001, le CIO ait accepté la candidature de la Chine a été une erreur. Que peut-on espérer d’un État qui, outre les exactions au Tibet et son soutien aux dictatures africaines, mène contre sa propre population une politique répressive, assassine ses militants des Droits de l’Homme et facture la balle qui les a tué à leur famille.
Quand la Chine s’éveillera-t-elle ?
Arkantz