Entre devoir humanitaire & naïveté
Le 23 janvier 2010, des clandestins se disant Kurdes ont débarqué en Corse. Sans papiers, victimes de passeurs sans scrupules toujours selon leurs dires, ils ont demandé l'asile politique en France. Ils ont été dans un premier temps dirigés vers des centres de rétention.
Les juges viennent de casser cette décision sans fondement légal.
L'opinion peut être partagée entre le devoir humanitaire pour ces Kurdes persécutés en Turquie où on les accuse de terrorisme, en Iran ou en Syrie, et le doute.
Il est indéniablement facile de passer de la Turquie vers l'Europe, la Turquie étant une plaque tournante du trafic.
Selon les statistiques de la direction de la Police Nationale turque, entre 1999 à 2004, l’immigration clandestine aurait constitué un flux de 728 000 personnes, représentant de 162 nationalités différentes, qui auraient transitées par la Turquie vers l’Union européenne. Les pays de l’Union ne vont-ils pas devoir affronter un fléau, dont l’issue sera incertaine. Car parmi ces clandestins, qui fuient les dictatures, les discriminations ou la misère ne risque-t-on pas de voir s’infiltrer des trafiquants de drogue, d’armes ou simplement des terroristes ?
On peut donc rester circonspect, sans pour autant douter de la sincérité des candidats à l'exil.
Il ne faudrait toutefois pas céder à la naïveté.
Un trop grand excès de confiance est suicidaire dans un monde beaucoup plus pervers qu'il ne paraît.
Paris, le 25/01/2010