De la fermeture... éclair

à l'abolition...

La prostitution dans tous ses états.

1946 : La Fermeture des maisons closes
à croire qu'elles étaient trop ouvertes...

Abolir la prostitution !

On l’appelle le plus vieux métier du monde. La prostitution, c’est faire commerce de ses charmes.

Pratiquée selon les époques ou les milieux par des filles dites de mauvaise vie quand elles étaient issues du peuple ou courtisanes lorsqu’elles appartenaient à la cour, la prostitution ne connaît ni lieu, ni mode, ni époque ; elle reste universelle.

De la femme qui s’offre à un tyran pour sauver son peuple, on dira qu’elle se sacrifie pour une cause. Par contre, pour la fille venue d’un pays étranger par des filières clandestines mafieuses sous de fausses promesses, on usera de la menace à son encontre par des amendes qu’elle ne pourra honorer.

Ce n’est pas la prostitution qui pose problème, mais l’exploitation des êtres humains qui y sont contraints plus par nécessité que par choix. On appelle cela le proxénétisme. Si l’on en a le courage, on s’attaquera plutôt aux proxénètes ou aux réseaux qu’aux prostituées. Mais il est plus aisé d’emm… pardon d’ennuyer ces dames que d’attaquer le problème à la source. Et pour cause, le proxo est souvent un indic de la police, sans lequel celle-ci ne pourrait pas arrêter les malfaiteurs plus dangereux, des caïds de la drogue ou des criminels affiliés au grand banditisme. On fermera les yeux sur les violences physiques du Julot casse-croute sur ses filles pour appâter d’autres poissons. Le maquereau, ce n’est pas un requin.

La Suède aurait aboli la prostitution arguent les partisans d’une telle mesure en France. Ministre des droits de la femme, Najat Vaud-Belkacem veut faire disparaître la prostitution. Faire disparaître la prostitution peut prendre plusieurs formes ; on peut prendre la question à bras le corps et la traiter de manière définitive, ce qui n’est jamais acquis ; on peut pénaliser le client, ce qui prive de revenus les prostituées mais ne résout pas leur situation, puisque ne pouvant ni vivre ni reverser à leur souteneur, elles en encaisseront les coups (merci pour le droit de ces femmes) ; on peut verbaliser le racolage, ce qui revient au même. Tout ceci ne consiste qu’à mettre la poussière sous le tapis. On n’a rendu ni service aux prostituées prises dans l’engrenage, ni à celles qui n’ont pas d’autres moyens de subsistance.

La Suède ne peut guère servir d’exemple. Ayant supprimé des magasins, les jouets en forme d’armes, elle n’a pas trouvé de solution à la violence. Ce n’est pas par la suppression des jouets, images, symboles ou des conséquences que les problèmes seront réglés. N’est-ce pas en Suède qu’Olof Palme a été assassiné, en 1986 ou qu’Anna Lindh, alors chef de la diplomatie a été poignardée en 2003. N’est-ce pas encore dans l’État voisin de Norvège qu’un tueur froid et implacable a assassiné 77 innocents en 2011, dans l’île d’Uttoya ?

Avec sa double culture de part et d’autre de la Méditerranée, Najat Vaud-Belkacem devrait se pencher très sérieusement sur les filières, les réseaux et les implications entre le grand banditisme et certains milieux politiques. Elle y ferait sans doute des découvertes. Si bien sûr on lui en laisse le temps ou la possibilité. Mais, dans nos sociétés policées où il est préférable de faire semblant, elle nous préparera bon gré mal gré une mesurette qui ne servira pas à grand chose. Espérons qu’elle ait la volonté d’aller plus loin.

Bien littérairement.