2 – 0 !
La France ne ferait-elle plus rêver ? Sur la planète du ballon rond, il semble que ce soit chose faite… mais pas fête. Le show bien tiède que nous a montré le 11 tricolore face à une Espagne plus rapide mais pas très inspirée a donné lieu à un match des plus ennuyeux.
Depuis la Coupe du Monde de 1998 et l’Euro 2000, l’équipe de France se cherche. Elle ne s’est toujours pas trouvée, malgré quelques éclats notamment en 2006 où contrairement à tous les pronostics et nonobstant les tirs qui fusaient sur le sélectionneur d’alors, Raymond Domenech, la France avait atteint la finale face à l’Italie.
Elle perdra sur un coup de tête et les tirs aux buts.
Les coups de têtes sont très courants chez les Français. On perd sur un coup de tête. On vote sur un coup de tête. On s’engage sur un coup de tête. Mais toujours individuellement.
L’individualisme qui tend vers l’égoïsme, voilà sans doute le véritable mal de nos sociétés.
Le repli identitaire en est la forme qui frappe ces communautés en difficulté d’intégration, enclavées dans leurs cités.
Il est toujours facile de rejeter la faute sur l’autre. Parfois, il faut savoir se regarder dans le miroir. L’acceptation de soi est l’exercice le plus difficile de nos contemporains. Il est plus aisé de se construire une image à l’aune des standards en vigueur que d’être dans sa vérité avec ses qualités et ses failles. C’est ainsi qu’il n’est plus étonnant de voir des générations entières se réfugier dans des mondes virtuels, de s’inventer des identités ou des avatars, de créer un monde parallèle où l’œil de l’autre n’est plus le même.
Ce refus d’être pour l’avoir d’hier ou le paraître qui en prend le relais ne doit pas faire oublier à l’homme sa propre image, celle d’un être doué de raison qui possède en lui le plus grand des pouvoirs celui de gérer son destin en harmonie avec son environnement.
Une autre France devrait faire rêver… Mais il semblerait que lors des dernières rencontres internationales, cette France-là ne fasse plus rêver également.
Alors qu’importe les scores calamiteux de 11 sportifs bien payés face à 11 autres un peu plus percutants. Pourquoi se faire un monde d’une défaite alors qu’il reste tant à construire ?
Bien littérairement.