Ceux des autres je m'en fous !
La génération Mitterrand avait lancé le « Touche pas à mon pote », slogan de l’Association SOS Racisme dont le leader charismatique fut Harlem Désir, homme au prénom prédestiné puisque son prénom nous renvoyait dans le célèbre quartier noir de New-York. Le désir, il n’en avait qu’un seul, et d’autres avec lui comme le pote Jack, que tous les hommes soient frères alors que montait en puissance le racisme et l’antisémitisme, porté par certains partisans de l’extrême-droite. Cette émergence incarné par un homme, Jean-Marie le Breton ne devait sa promotion qu’au président d’alors le Grand François, admirateur de la droite nationaliste (fut-il membre de la Cagoule ?) et ami de collaborateurs vichystes célèbres. Ce fut pourtant avec l’image du résistant que cet avocat bégayant se hissa à la tête du parti socialiste dont il fut par trois fois le candidat.
Dans un pays multiculturel comme la France d’aujourd’hui, le vivre ensemble devient une évidence. Depuis les années 60, la société française a bien changé ; elle s’est enrichi de nouvelles cultures issues des migrations.
Les vagues migratoires ont été d’abord européennes pour s’étendre ensuite vers le Proche-Orient puis l’Afrique et l’Asie. Les premiers migrants n’ont pas été toujours bien acceptés par les Français dit de souche, terme quelque peu galvaudé puisque si l’on cherche un peu dans les généalogies familiales on trouvera toujours un « émigré » italien, espagnol, allemand, belge ou suisse selon les régions. Tant que la question de la religion ne posait pas problème, l’intégration se faisait assez aisément. Pourtant, durant les années 30 dans les environs de Lyon, un prêtre catholique refusa l’entrée dans son église du cercueil d’un enfant de 13 ans mort d’une méningite au motif que la famille, venue de Turquie était arménienne et de confession grégorienne non affiliée à Rome, donc hérétique à ses yeux. Le prêtre arménien célébra la messe d’obsèques sur le parvis de l’église interdite devant la famille et toute la classe de l’enfant qui assista à la cérémonie. Ce témoignage fut rapporté à la sœur du défunt en pèlerinage dans la région de son enfance par un camarade de classe de son frère.
Que penser alors des problèmes interreligieux, lorsque des chrétiens eux-mêmes ferment leurs portes à d’autres chrétiens ?
La différence est une richesse. Mais il faut que chacun y mette du sien. Lorsque les politiques imposent aux parents la mixité sociale en charcutant la sectorisation des collèges, ce ne sont pas seulement les parents qui en souffrent mais les enfants, obligés de faire des trajets plus longs pour accéder à leur collège. Et comme les deux parents travaillent, comment gérer l’obligation de récupérer un enfant malade en classe lorsqu’on ne dispose pas de la nounou de service ?
Mais de cela, les politiques s’en moquent. Leurs amis, comme les représentants de parents d’élèves proches de leurs idées (pour pas citer l’omniprésente FCPE) mettent leurs enfants dans le privé, ces bonnes écoles où ils ne risquent pas de frayer avec des jeunes à problèmes issus de cités. Mieux vaut jouer avec les enfants des autres. On fait du social et de la tolérance pour la galerie. Le mot d’ordre les concernant reste : Touche pas à mes gosses !
Bien littérairement.