La musique n’adoucit plus les mœurs…

Jean-François Zygel... un pédagogue musical

A Courtrai en Belgique

Mesure anti-jeunes dans les parcs et jardins publics de Courtrai, la diffusion de musique classique aurait pour portée d’en chasser les jeunes. La guerre des musiques est déclarée entre le maire décisionnaire de cette mesure contestée et les jeunes de sa commune, le tout à coup de décibels.

La musique comme arme de dissuasion auditive serait une pratique courante dans les pays d’Europe du nord.

Pour les jeunes la musique classique n’a pas de rythme ni de paroles. Abreuvés par les médias de masse qui diffusent une musique commerciale, les jeunes ont-ils notion de ce qu’est le rythme. Le rythme ou pulsation est calqué sur les pulsations cardiaques. Rapide, il stimule. Lent, il va apaiser. Les variations de rythmes sont nécessaires. Les sonorités les plus graves se retrouvent dans la plupart des hymnes, chants patriotiques ou marches militaires ; alors que les plus légères dans des musiques enjouées ou plus intimistes.

La musique dite classique n’a de classique que le nom. En son temps, elle était moderne et dérangeante pour des tympans non encore familiarisés avec ces nouvelles sonorités. Il s’agit d’une musique occidentale codifiée. Or les recherches ont permis de mettre au jour des musiques de l’Antiquité codifiées et retranscrites par les chercheurs en musicologie pour être interprétées.

La musique faisait partie de l’enseignement des Arts libéraux dans ce qu’on appelait le Quatrivium avec la géométrie, l’astronomie et l’arithmétique.

Le problème n’est pas seulement de goût. Nos jeunes contemporains ont leur mode, leur musique, leurs rythmes. Cela leur permet de se démarquer de leurs anciens. L’ignorance est la seule coupable.

Et la dissuasion n’est pas le meilleur chemin.

La télévision pourrait être un formidable outil pédagogique. Il est regrettable que d’excellentes émissions sur la musique comme la Boîte à Musique sur France 2 de Jean-François Zygel ne soient diffusées qu’à 23h00. Cela permettrait aux jeunes et aux moins jeunes de parfaire leur culture.

Mais comme disait Audiard : « Un imbécile qui marche va plus loin qu’un intellectuel assis. »

Bien littérairement.