Mieux vaut…

Un nanar de première...

Être riche et bien portant que fauché et mal foutu

Ce titre d’un film de Max Pécas pourrait hélas traduire la situation de beaucoup de Français en matière de santé. Sans une bonne mutuelle, les soins dentaires ou ophtalmologiques sont remboursés une misère par la sécurité sociale. Or sans une dentition irréprochable ou une vue de lynx, il est difficile de vivre.

Depuis des décennies, on met en avant le trou, que dis-je le gouffre de la Sécu. Comme tout cela fonctionne ? Née après la guerre sur proposition du front national de le Résistance, la Sécurité sociale pour tous était une vraie grande idée pour l’époque. Il s’agissait de mutualiser les fonds issus des salaires pour permettre aux actifs de contribuer aux retraites, aux familles et à la maladie. Cette couverture sociale s’adressait avant tout aux salariés ; elle a été ensuite étendue aux autres professionnels avec les régimes spéciaux.

Tout va pour le mieux en période de plein emploi, notamment lorsque la masse des actifs est largement supérieure à celle des inactifs. Malheureusement, dans les moments de crise économique et de chômage grandissant, le tout couplé avec le vieillissement de la population et l’allongement de la durée de vie, ce fragile équilibre prend du plomb dans l’aile.

Le recours aux robots comme aux ordinateurs qui remplacent les hommes au travail sans cotiser et sans discontinuer à moins d’une panne a également relancé le débat sur l’extension des cotisations à ses non-cotisants pas vraiment humanoïdes.

Reste la fraude ! Dans certaines entreprises des salariés cumulent les arrêts de travail. L’arrêt de travail, eu égard un délai de carence de 3 jours, est pris en charge par la Sécu qui rembourse à l’entreprise le salaire versé du salarié absent.

Quid des contrôles ? C’est un peu la loterie. Beaucoup de fraudeurs passent à travers. Ne se font avoir que quelques-uns, en général le pauvre bougre qui sort acheter ses médicaments hors des heures autorisées.

Les actes médicaux de plus en plus chers viendraient plomber la note. Le barème de le Sécu est resté figé au compteur depuis 15 ans. Par contre, les assurances RC des praticiens ont explosé dans le même temps. On voit de plus en plus une médecine à deux vitesses, l’une pour les pauvres l’autre pour les riches, mais aussi des négociations de marchands de tapis pour faire baisser les prix. Là encore, il faut avoir des dons de négociateur, ce qui n’est pas donné à n’importe qui.

La France manque de médecins. Elle va les chercher à l’étranger. Des praticiens français, ayant eu leur diplôme hors de France ne peuvent pas exercer sans passer par la DPAE et trois ans de stage dans un hôpital pour pouvoir être inscrit à l’ordre des médecins, quand leur titre n’est pas reconnu par la faculté française. Aberrant, non ! D’autant que le praticien en question a exercé à l’étranger pendant dix ou quinze ans tout en ayant été régulièrement inscrit à l’ordre des médecins de ce pays étranger. Abstraction direz-vous ! Non, un cas concret. Un parmi beaucoup d’autres.

Bien littérairement.