Abolissons...

Ou le complexe de l’impuissance

 

Bartelone : Hollande "ne va pas d'un seul coup réussir
à réparer ce que la droite a mis 10 ans à détruire"

Dans la droite ligne de la détestation de la réussite est celle des privilèges. Dans la nuit du 4 août 1789, l’assemblée constituante vote l’abolition des privilèges. Si la mesure semble juste sur le moment, elle n’en sera pas moins source de débordements en tous genres. La France d'en-bas (pour reprendre une Raffarinade) exaltée par quelques beaux-parleurs aux intentions pas toujours honnêtes va se jeter sur la vieille France d’en-haut avec la violence que peu peuvent imaginer.

Il est vrai que cette France d’en-haut n’est pas exempte de critiques diverses qui vont du mépris à l’égard du peuple aux abus de toutes sortes. Les errements de la monarchie aidant, la noblesse et le clergé deviennent les institutions à abattre. On cite la Révolution comme le réveil du peuple contre l’inertie et le blocage social. Il faudrait nuancer le propos. 1789 est principalement le sursaut de la bourgeoisie, celle des commerçants et des entrepreneurs qui se révolte contre les classes foncières.

La noblesse et le clergé sont de grands propriétaires de domaines qu’ils font exploiter par le peuple. Ils en tirent les revenus et ne les partagent pas. Cette confiscation des richesses, exacerbée par l’injustice sociale est une des causes du malaise.

Quel rapport avec notre société actuelle ?

Certains se servent des tensions sociales pour exciter les passions et appeler au « soulèvement populaire ». Ces apprentis révolutionnaires sont comme d’habitude issus de milieux plutôt favorisés, même s’ils s’habillent en « prolétaire » ou exercent des métiers dans la fonction publique. Habiles à manier le discours, ils savent convaincre les naïfs, les influençables ou les aigris, utilisant l’impuissance de ceux-ci pour les jeter contre les tenants du pouvoir.

À la Libération déjà, des résistants de la dernière heure s'étaient brillamment illustrés en tondant les femmes accusées d’avoir couché avec l’occupant après les avoir déshabillées en public. Humiliées devant une foule en délire, la plupart finiront lynchées au bout d’une corde.

Ah ça ira ! Ça ira ! Ça ira ! disait une chanson révolutionnaire… Le problème est que pour certains le mal révolutionnaire n’est pas en rémission.

Bien littérairement.