La religion…

Est-elle l’opium des peuples ?

Le mausolée des 333 Saints musulmans Soufis

L’intervention française au Mali a pour objectif avoué de sauver cet État africain incapable de résister à l’assaut des islamistes du Nord de la faillite. Pays essentiellement agricole avec une économie qui s’articule autour du fleuve Niger, le Mali est un pays semi-désertique sans ressources minières. La communauté malienne est la plus importante communauté africaine en France. Il est donc important pour la France de ne pas abandonner le Mali, d’autant que plusieurs français sont retenus en otage au Mali par l’AQMI, une mouvance affiliée à Al Qaïda.

Alliés dans un premier temps aux Touaregs, les forces d’Ansar Al Islam se sont remarquablement distinguées en appliquant la Charia, ou plutôt une vision étriquée de leur islam, aux populations des territoires conquis avec un seul projet la destruction. De la destruction de symboles animistes ou de fétiches, incompatibles avec la pratique d’un islam rigoriste, à la casse de bouteilles d’alcool en passant par le saccage des mausolées de Tombouctou pourtant classés au patrimoine de l’Humanité, ces individus dont on ne peut qualifier d’humain que l’apparence ont montré le grand degré de tolérance. Certains rétorqueront qu’ils ne font qu’appliquer les préceptes du Coran. À ces supporters à l’esprit tout aussi étriqués, nous diront que nous ne devons pas avoir la même lecture du Coran.

La faiblesse de l’Islam vient des interprétations rétrogrades du message initial dont beaucoup ne comprennent pas la réelle portée. Faute en est à la fois à l’inculture des uns qui par manque d’instruction n’ont pas développé un esprit critique et qui constituent l’ensemble des soldats, exécutant de basses besognes facilement manipulables. On trouvera parmi eux les chahids, ces martyrs de la foi, les casseurs, les tueurs ou les bourreaux. Puis, il y a les « intelligents » manipulateurs, les beaux-parleurs, les exégètes de la foi qui tournent le message à leur avantage. Prêchant une vision stricte du texte, ils ne l’applique généralement pas à eux-mêmes.

Ces deux groupes sont également le jouet des tireurs de ficelles. Les premiers sont les financeurs notamment dans les monarchies du Golfe ou en Arabie saoudite qui veulent imposer un islam authentique ou traditionnel ; l’Iran, état islamique revendiqué soutiendra les groupes chiites ; reste la Turquie qui joue sur plusieurs tableaux pour ne perdre sur aucun. Les seconds sont les puissances de l’ombre. Politico-financières, elles sont souvent transnationales et ne suivent qu’un seul but, le pouvoir et l’argent.  Forces occultes, elles se moquent des souffrances individuelles et collectives tant que leurs intérêts sont préservés.

Al Qaïda a été le leurre le plus efficace jamais créé. Instruite et armée par les États-Unis, l’organisation du Saoudien Ben Laden a d’abord été l’instrument de la lutte contre les soviétiques en Afghanistan avant de devenir, tel le Golem, le visage du terrorisme international. Quel meilleur outil peut être une organisation connue pour démasquer les apprentis terroristes par-delà la monde. Il suffira de se revendiquer d’Al Qaïda pour entrer dans le collimateur des services secrets et de venir une cible.

Il est dommage que les frustrations et l’aveuglement des uns soient si paralysant qu’ils en oublient de voir la réalité en face, à savoir qu’ils sont instrumentalisés par d’autres.

On ne le dira jamais assez l’instruction peut seule développer l’esprit critique, et l’épanouissement personnel ne peut exister sans confort économique. Tant qu’il manquera l’un et l’autre à certains hommes, le prétexte de la religion les entrainera vers l’abîme.