Une pensée d'Amour et de Sagesse
À méditer, en ce jour, lorsque les uns et les autres se déchirent...
Omar Ibn Ibrahim El Khayyâm (vers 1050-vers 1123)
Mathématicien, astronome et philosophe persan, auteur de l'une des œuvres poétiques les plus célèbres au monde, les Robayat.
Né à Nichapour (aujourd'hui en Iran), Omar Khayam (ou Umar Khayyam) signait ses ouvrages du nom de Omar ibn Ibrahim al-Khayami, ce qui signifie «Omar le fabricant de tentes », afin d'honorer le métier qu'avait exercé son père. Astronome de la cour du sultan seldjoukide Jalal al-Din Malik Chah, il participa, avec d'autres scientifiques, à la réforme du calendrier persan, qui aboutit à l'adoption d'une nouvelle ère, l'ère de Seljuk ou jalaléenne. Khayam fut aussi un disciple du médecin et philosophe Avicenne. Ses écrits sur l'algèbre, la géométrie et des sujets connexes nous montrent qu'il fut aussi l'un des mathématiciens les plus illustres de son époque. En Occident, il fut surtout connu pour son œuvre poétique, notamment ses Robayat : environ mille de ces quatrains épigrammatiques lui sont attribués. La traduction est de Franz Toussaint.
I
Tout le monde sait que je n'ai jamais murmuré la moindre prière. Tout le monde sait aussi que je n'ai jamais essayé de dissimuler mes défauts. J'ignore s'il existe une Justice et une Miséricorde... Cependant, j'ai confiance, car j'ai toujours été sincère.
IV
Fais en sorte que ton prochain n'ait pas à souffrir de ta sagesse. Domine-toi toujours. Ne t'abandonne jamais à la colère. Si tu veux t'acheminer vers la paix définitive, souris au Destin qui te frappe, et ne frappe personne.
V
Puisque tu ignores ce que te réserve demain, efforce-toi d'être heureux aujourd'hui. Prends une urne de vin, va t'asseoir au clair de lune, et bois, en te disant que la lune te cherchera peut-être vainement, demain.
VIII
En ce monde, contente-toi d'avoir peu d'amis. Ne cherche pas à rendre durable la sympathie que tu peux éprouver pour quelqu'un. Avant de prendre la main d'un homme, demande-toi si elle ne te frappera pas, un jour.
X
Qu'il est vil, ce cœur qui ne sait pas aimer, qui ne peut s'enivrer d'amour ! Si tu n'aimes pas, comment peux-tu apprécier l'aveuglante lumière du soleil et la douce clarté de la lune ?
XIV
Il ne marche pas fermement sur la Route, l'homme qui n'a pas cueilli le fruit de la Vérité. S'il a pu le ravir à l'arbre de la Science, il sait que les jours écoulés et les jours à venir ne diffèrent en rien du premier jour décevant de la Création.
XV
Au delà de la Terre, au delà de l'Infini, je cherchais à voir le Ciel et l'Enfer. Une voix solennelle m'a dit : « Le Ciel et l'Enfer sont en toi. »