Désert blanc sur la France…
… désert de sang en Afrique
Mali, Algérie, entre intervention française contre les islamistes maliens et le raid des forces spéciales algériennes sur le site gazier de Tigantourine après la prise d’otages par un groupe armé se revendiquant d’Al Qaïda, le sang a coulé et coulera encore.
Depuis le début du « printemps » arabe, ce sont les mouvements islamistes intégristes qui ont pris le pouvoir sur les dictatures tunisienne, libyenne et égyptienne. Longtemps dans l’ombre, mais agissants, ils ont profité de l’opportunité de prendre les rênes du régime, lors d’élections législatives ou présidentielles. Il n’y a qu’en Syrie que Bachar El Assad semble s’accrocher à sa présidence depuis près de deux ans au prix d’une guerre civile, opposant l’armée loyaliste aux forces rebelles auxquelles se sont joints des combattants étrangers à la Syrie, mercenaires ou djihadistes. Sans l’appui de la Russie et de la Chine, le régime syrien serait tombé depuis longtemps. Mais la Russie ne tient pas à répéter l’épisode libyen qui lui a coûté cher politiquement et économiquement.
Le Mali entrait à son tour dans la tourmente, alors que son gouvernement et son armée n’étaient plus capables de résister aux assauts conjugués de plusieurs mouvements de rébellion, les Touaregs qui depuis des décennies posent un problème aux autorités maliennes mais aussi à d’autres États frontaliers comme le Niger ou la Mauritanie, et à des mouvances islamistes, Ansar Eddine et leurs alliés d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
La chute de Bamako aurait, selon les autorités françaises, fait du Mali un État islamique pouvant servir de base aux groupes terroristes dans la région. Le spectre de l’Iran n’est pas loin. Si elle n’a pas reçu l’appui effectif des autres membres de l’Union Européenne et des États-Unis, l’opération Serval, déclenchée par la France avec un soutien implicite de l’ONU et celui du gouvernement malien, devrait se voir renforcée par des unités africaines. N'y aurait-il pas d'autres calculs derrière cette intervention ? Le Mali ne recélerait-il pas d'autres ressources naturelles qui intéresseraient des exploitants français, européens ou américains ?
Toujours est-il que pour prévenir des actes terroristes en France, le plan Vigipirate est passé du « rouge »au « rouge renforcé ». On espère ne pas arriver à « écarlate ». Si d’un côté les armées utilisent des bombes pour combattre les intégristes, certaines femmes au Maghreb et ailleurs utilisent une nudité revendicative pour défendre leurs droits contre les fondamentalistes au pouvoir, notamment en soutien à une bloggeuse égyptienne[1]. Initiative idiote pour les uns, osée pour d’autres. À chacun son opinion.
Corps dénudés en face de fusils, ne serait-on pas revenu au slogan des années 70 entre l’amour et la guerre ?