Héros au Mali…

…Honni à Paris ?

Le président a son drom' Ader... Pour les drones, s'adresser à Obama

Le 2 février dernier, le président Normal en visite au Mali a déclaré que c’était « Sans doute la journée la plus importante de ma vie politique ». Alors que sa Garde des sots opère au pas de charge une réforme de civilisation en faisant travailler les députés en 24/7, il est reçu en sauveur par nos frères africains. On peut les comprendre, l’armée française est venue les libérer de la menace islamiste. Officiellement bien entendu, on ne saura pas les réelles motivations de François Hollande et de ses conseillers, mais il semblerait que le sous-sol malien ne soit pas étranger à l’affaire. De toute façon, il y a rarement du désintéressement en politique. Espérons que le réveil des Maliens ne soit pas trop rude.

En moins d’un an de présidence, François Hollande et le sombre Ayrault dégringolent dans les sondages. Enferrés dans un dogmatisme d’une autre ère, ils privilégient dans un esprit communautariste des questions de société qui mériteraient d’être étudiées et débattues, au lieu de traiter les problèmes de leurs contemporains comme le chômage, la dette publique, l’emploi et la sécurité pour ne citer que ceux-là. Que l’on ne s’y trompe pas, le danger de faire des lois dans l’urgence quand il n’y en a aucune, relève du calcul et risque d’ouvrir la boîte de Pandore des revendications de toutes sortes, communautaristes de surcroit.

Demain, un groupe de citoyens exigera sa loi, revendiquera son droit à la différence en prenant pour prétexte le projet de loi sur le mariage homosexuel – appelons-le ainsi puisque le masque est tombé.

Hier, on critiquait le projet de loi porté par Nicolas Sarkozy condamnant le négationnisme des génocides en France, en fustigeant les lois dites mémorielles. En l’associant au génocide des Arméniens de 1915, on stigmatisait une communauté bien intégrée en France, et dont certains ont donné leur vie pour que ce pays puisse recouvrer sa liberté. On a utilisé l’argument de la liberté d’opinion pour déclarer inconstitutionnelle une loi qui ne dérangeait personne hormis les négationnistes en France téléguidés par Ankara. On s’étonnait de voir un Robert Badinter se compromettre dans cette voie, alors qu’Elisabeth Badinter milite aujourd’hui pour le mariage homosexuel.

Deux poids deux mesures, direz-vous et vous aurez raison. L’actuel projet du gouvernement bouleverse notre société en profondeur sans la réflexion nécessaire qu’il aurait dû entreprendre, au risque d’exacerber les positions des uns et des autres. Quant à la protection de citoyens d’origine arménienne, il faut croire qu’elle n’intéresse personne. Espérons que l’étrange assassinat de trois militantes kurdes à Paris réveille certaines consciences. Avant qu’il ne soit trop tard…