Un rêve d’éternité…

Ou l’homme immortel

L’homme et la mort, le rapport est teinté de fascination et de crainte. Passage vers un autre monde pour les Egyptiens et les Chinois notamment, le rite mortuaire codifié doit permettre au corps de se régénérer dans l’au-delà par la momification ou l’embaumement. Hérodote a rapporté le détail de ces techniques pratiquées en Egypte, sans que cela puisse permettre à ses contemporains de reproduire à l’identique ce rite funéraire.

La conservation du corps pour l’éternité humaine, il va de soi, ou le maintien du souvenir perpétuel conduit à la déification de l’homme éphémère. Utilisé pour certains hommes d’État comme Lenine, Mao Tsé Toung ou Ho Chi Mihn, l’embaumement revient au devant de l’actualité avec les funérailles d’Hugo Chavez.

Est-ce cette déification qui peut prêter à discussion ou l’illusion de conserver par delà le temps la dépouille d’un être cher aux yeux de certains ? La chute de l’URSS n’a pas remis en cause l’existence du tombeau de Lenine, pourtant fondateur d’un régime que la Russie nouvelle prétendait avoir abattu. Lenine même mort faisait-il encore peur ? Ou la real politik avait-elle pris le dessus en maintenant un lieu touristique ?

Dans les religions juives et musulmanes, l’embaumement  n’existe pas. Les défunts enterrent leurs dans les premiers jours qui suivent le décès, le corps enveloppé dans un simple linceul. Pas de fleurs sur les tombes juives mais des pierres rappellent à ce peuple du désert que dans celui-ci ne poussaient aucunes fleurs.

Pourquoi la mort fascine tout autant qu’elle effraie ?

Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables dans le cœur de ceux qui les ont aimés. La vie reste un mystère, la mort une inconnue. Elle est pourtant la seule certitude de l’existence, l’expérience ultime et la dernière initiation.