Simplement Elsa…
L’affaire est dans le sac
Pour Mauboussin, l’affiche fera son buzz. En utilisant l’image de son égérie, Elsa Zylberstein, le célèbre joailler de la place Vendôme fait la promotion de sa maroquinerie. Photographiée par Sylvie Lancrenon, Elsa a tout pour séduire ; elle le faisait déjà avec grâce pour les bagues du même joailler. Sa nudité tout en suggestion où l’intime demeure caché, sac oblige, sera aux yeux des uns d’une beauté artistique et pour les autres d’une provocation inutile.
Plus que ce dépouillement discret mettant en valeur l’objet qu’est le sac nommé Elsa, ce serait au texte de susciter un questionnement : Simplement pour Elle 500 €.
Simplement, que doit-on comprendre ? On pourrait entendre que ce sac est simple. Sans doute l’est-il pour un joailler habitué à travailler des articles plus sophistiqués. Il l'est aussi pour elle. Elle, c’est bien sûr la femme qui est la cible de clientèle visée par l’annonceur. La femme est symbolisée par Elsa, habillée par un simple sac. L’absence de ponctuation pourrait laisser supposer que les 500 € seraient suffisant pour s’offrir le sac, la photo ou le mannequin. Ambiguité ou non, il serait étonnant que Mauboussin en privilégiant l’image de la peau maroquinée sur la peau dénudée ne se soit pas rendu compte de l’équivoque du message.
Hors la question de l’utilisation du corps pour vendre ou mettre en valeur un produit, un article ou un service et outre le message à double ou triple sens, reste le prix.
Si 500 € ne semble pas pour certains une somme prohibitive, dans la période actuelle ces 500 € représentent pour quelques-uns une fortune. Afficher une telle pub dans le Métro parisien emprunté par des milliers d’usagers, dont certains vivent la crise dans leur quotidien en ayant du mal à joindre les deux bouts, n’est-ce pas une erreur marketing ?
Néanmoins l’image est belle. Nous pardonnerons l’annonceur.