Démo par les écarts de langage !
« Salopards », le mot a été lâché lapidairement par François Delapierre – cela ne s’invente pas – au 3ème congrès du Parti de Gauche à Bordeaux. Ce Delapierre serait-il un peu frondeur ? En dénonçant ces 17 de l’Europe, il a vilipendé le français de ce groupe en la personne de Pierre (on n’en sort décidément pas) Moscovici, ministre du budget du gouvernement Ayrault.
L’intéressé a rebondi, non pas sur l’injure, mais plutôt sur la reprise de Jean-Luc Mélenchon qui, prenant la défense de son camarade, a enfoncé le clou en ricochant sur le soi-disant « comportement de quelqu'un qui ne pense pas français qui pense finance internationale. » On peut aimer ou ne pas aimer M. Moscovici, le traiter de s… est proprement injurieux. Ce n’est pas digne d’un homme politique d’utiliser en public de tels propos ni de les « tweeter » au demeurant.
On peut regretter que les grands argentiers européens se préoccupent plus de la santé des établissements financiers que du bien-être des peuples de la zone euro. Mais, il faudrait se poser la question de l’amateurisme des technocrates et des politiciens qui ont défini cette zone euro et choisi d’y faire rentrer nombre d’États sans prendre de précaution. Ni la Grèce, ni Chypre, ni même l’Espagne et le Portugal n’étaient prêts à intégrer cette zone. Comme pour l’élargissement massif à dix nouveaux États en 2004, les chefs d’États de l’Union comme les institutions européennes ont fait une grossière erreur. À force de vouloir concurrencer les États-Unis, la grenouille Europe a cherché à se faire plus grosse que le bœuf américain. La candidature de la Turquie est le cheval de Troie de Londres et de Washington pour faire capoter le château de cartes de l’Union Européenne.
Les banques sont bien au centre des préoccupations des dirigeants européens. Et quand le candidat François Hollande fustigeait la finance internationale, le parti socialiste applaudissait. Lorsque Jean-Luc Mélenchon, fort maladroitement mais sciemment, en rajoute une couche, ce même parti socialiste fait le gros dos. « Touche pas à mon Moscovici », tel est le trait d’un Harlem Désir à la pointe du politiquement correct. Ce pauvre Pierre Moscovici fait pourtant ce qu’il peut, n’en doutons point. De toute façon, quel est le poids de la France dans un débat qui la dépasse. Si on avait dépensé autant d’énergie et de moyens pour les questions économiques qu’en faveur de la loi sur le mariage pour tous, le président de la République ne serait pas dans les abysses du désamour.
Que de mots... pour beaucoup de maux !
L'Europe en panne... et les premiers secours