Les métaux restent à la porte…
Du Vatican comme du Temple
Cathédrale de Laon - Photo Maral DURMAN
Le Pape François dépoussiérerait-il un rituel empesé ? Celui qui a choisi son nom en mémoire de Saint-François d’Assise ferait grincer quelques dents cardinales.
L’église romaine n’a guère brillé, enfin un peu trop de manière étincelante, par sa simplicité. Les ors, les décors et autres bijoux sont-ils nécessaires à la pratique liturgique ? La foi n’a pas besoin d’ornement. Les « métaux » plus généralement sont l’emblème de vices. Ainsi dans la tradition juive, la pierre de l’autel qui devait être mise dans le Temple ne pouvait être taillée par un outil en métal. Le métal vicie la pierre. La pierre sacrée, d’essence divine, ne doit pas être corrompue. Les pierres pour la construction du Temple (de Salomon) étaient donc dégrossies près de la carrière et non sur le chantier du Temple.
On peut lire dans le Premier Livre des Rois 6/7 : « Lorsqu'on bâtit la maison, on se servit de pierres toutes taillées, et ni marteau, ni hache, ni aucun instrument de fer, ne furent entendus dans la maison pendant qu'on la construisait. »
Plus loin, il est précisé que même ces pierres à l’intérieur du temple étaient recouvertes de bois de cèdre du Liban 6/15 : « Salomon en revêtit intérieurement les murs de planches de cèdre, depuis le sol jusqu'au plafond; il revêtit ainsi de bois l'intérieur, et il couvrit le sol de la maison de planches de cyprès. »
La beauté n’exclut donc pas la simplicité. Les bâtisseurs de cathédrales élevaient un Temple à la gloire de Dieu, une Jérusalem céleste généralement blanchie à la chaux qui accrochait la lumière pour être visible de loin. Les façades polychromes comme la blancheur des murs aujourd’hui disparues ont laissé place à la pierre nue qui néanmoins continue de fasciner nos contemporains. On construisait alors non seulement pour soi mais aussi et surtout pour l’Éternel. Vues du ciel, les sculptures sur le toit des édifices sont d’une finesse et d’une perfection remarquables. Cachées aux yeux du profane, elles sont tournées vers l’azur pour la contemplation du Très-Haut, un hommage de l’homme de l’Art à son Créateur.
Puisse l’Église revenir aux fondamentaux de ses origines. Si Pape veut…