Pourquoi tant de mépris ?

babe

Babe... l'adorable petit cochon du cinéma

Certaines expressions populaires révèlent bien des vérités cachées. Pour assurer la force d’un engagement, l’assertion « cochon qui s’en dédit » assimilait à l’animal cité la partie au contrat qui ne tiendrait pas parole. Le cochon était synonyme de personne indigne de confiance.

La mauvaise image du cochon nait avec la montée du patriarcat. Le cochon est jusqu’alors associé à la fécondité, et notamment le féminin divin. On retrouve en effet l’image du cochon dans la tradition égyptienne avec Nout, décrite comme une truie dévorant le matin ses porcelets, les étoiles pour les remettre à nouveau au monde à la nuit tombée. Déméter, déesse grecque des moissons, était représentée berçant un porcelet. Marachi, la déesse bouddhiste de l’aube est représentée par une truie et ses sept gorets. Le cochon est donc bien associé aux cycles du temps matin et nuit, comme à la terre nourricière, la fécondité et la renaissance.

Considéré impur par de nombreuses religions, il sera dénigré dans le monde médiéval dans les cultures chrétiennes, juives et arabes. Le cochon est effet un animal cannibale. Une truie peut dévorer ses propres petits. L’animal se repaissant de déchets et se roulant dans la fange véhicule une image de saleté tant du dedans que du dehors.

Prisé par les éleveurs en Europe ou en Chine, le cochon est un excellent investissement. Dans le cochon tout est bon. De la viande à la peau, en passant par les entrailles et les soies, tout peut être consommé ou utilisé.

Le sens pratique du cochon est également remarquable, c’est ainsi qu’il est reconnu dans le zodiaque chinois dont il est le douzième et dernier signe. Intelligent et rusé, il est doté d’un odorat très fin et développé. Il existe des cochons truffiers aussi efficaces que des chiens. Négativement, il symbolise l’immoralité, le laisser-aller, la gloutonnerie et la luxure.

Récemment utilisée par Marcela Iacub pour son ouvrage « La belle et la bête », l’image du cochon associée à l’ancien président du FMI, Dominique Strauss-Kahn a fait polémique. Le récent décès de son éditeur, Jean-Marc Roberts a relancé le débat. Fallait-il voir dans ce rapprochement entre l’homme public et l’animal « honni » une quelconque injure ou une attaque personnelle à l’intégrité et à l’honneur ? Toujours est-il que la provocation, si c’en était une, aurait fait de la publicité. Qui en sortira grandi ? Le cochon, lui, s’en moque un peu.

cochon qui rit

Le cochon qui rit... un jeu pour enfants