Ou quand Christiane défourraille

cène

La Cène de Lenardo Da Vinci. Cette fresque réalisée entre 1494 et 1498 dans le réfectoire du monastère dominicain de Santa Maria della Grazie à Milan n’aurait pas été commanditée par le prieur de ce monastère mais par le Duc Ludovic Sforza.

Luc 19-27 : « À celui qui possède on donnera; à celui qui n'a rien  on enlèvera même ce qu'il a. Quant à mes ennemis, ceux qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi. »

Aux paroles paraboliques de Jésus (c’est ce qu’on explique en théologie), Christ(iane) Taubira a donné sa version personnelle.

Le 20 février dernier, dans une longue interview accordée au magazine Inrockuptibles, Christiane Taubira serait revenue sur les échanges musclés qui l'avaient opposée à certains députés, notamment de l’UMP. Il est vrai que le débat marathon de deux semaines débat sur le mariage homosexuel, soit 7 jours sur 7 et 24h sur 24, pour une question cruciale pour résoudre la crise en France a dû laisser des traces. On aurait préféré voir nos députés plancher sur des sujets plus sérieux que cette question-là.

Rappelons qu’un député touche un salaire mensuel de 5 189 € auquel s’ajoute IRFM de 6 412 € par mois pour couvrir les dépenses liées à son mandat. On comprend dès lors qu’il faudrait que la dépense publique qui leur est consacrée serve réellement à régler les problèmes qui grèvent le quotidien des Français comme l’emploi, la formation, le pouvoir d’achat, la santé, la famille.

Le mariage ne faisait pas partie de leurs priorités, qui plus est un mariage concernant une minorité de la population.

La fatigue et bien entendu la tension n’expliquent pas les propos choquants de la Garde des Sceaux :

« Les députés UMP ont compris que je n'allais pas pleurer, que j'allais les trucider, mais pas pleurer (rires). »

Malgré les rires (jaunes de l'UMP), Madame Taubira doit ignorer le sens du mot trucider, à savoir « égorger », « massacrer », tuer intentionnellement quelqu’un et avec préméditation. Même au sens figuré, on aura « régler son compte » ou « régler son affaire ».

Sinon, ces mots sont-ils dignes d’un ministre ?

On s’étonne néanmoins, que l’opposition ait mis autant de temps à les relever. L’interview date du 20 février, et il aura fallu attendre les cloches de Pâques pour que la nouvelle parvienne aux oreilles d'Hervé Mariton, mais sûrement pas de Rome. Du rhum, est-il possible que Madame Taubira en ait bu avant de se confier au journaliste ?

Toujours est-il qu’elle aurait avoué avoir beaucoup évolué sur les dérapages la visant. Avant, selon ses dires, elle se sentait « vulnérable », « toute nue ». Voilà un argument propre à susciter dans son esprit certains fantasmes. En matière de nudité, FEMEN nous suffit amplement.

Entre la larme de Simone Veil lors du débat sur l’IVG en 1975 et la lame de Christiane Taubira, on préfère la sensibilité de la première à la violence de la seconde.

Couteau

La main criminelle (détail du tableau)