Le feuilleton continue : De petits mensonges…
En aveux tardifs et un pardon...
Irréprochable ! Tel était l’exigence du président Hollande en prenant ses fonctions. Les petites affaires comme les mises en examens et plus généralement les « casseroles » appartiendraient au passé.
Apprécié par ses pairs, le ministre du budget, Jérôme Cahuzac se préparait à la chasse au gaspi dans les ministères, un grand ménage plus que nécessaire dans la situation difficile que vivent la France et l’Europe. Il semble néanmoins que ces perspectives n’aient pas été du goût de tous. Une affaire de comptes en banque à l’étranger devait mettre fin le 19 mars dernier aux ambitions du ministre.
Débarqué de Bercy, c’est devant un juge que l’ancien ministre passera aux aveux, le 2 avril 2013. Malgré ses multiples dénégations face à la presse comme aux parlementaires, il ressortira de ce feuilleton judiciaire un beau gâchis. Que des montants se soient baladés d’un compte à un autre, cela se pratique couramment dans les affaires. Mais en politique, on n’aime pas, à raison, le mélange des genres.
Il est difficile pour tout client d’une banque de ne pas éveiller la suspicion pour tout dépôt de chèque sur son compte dépassant une certaine valeur. Blanchiment d’argent oblige, un virement provenant d’un compte étranger sur un compte français devra toujours être justifié. Croit-on les trafiquants en tous genres à ce point idiots pour faire ouvertement transférer de l’argent sur des comptes français avec une mécanique aussi simple ? L’argent transitera par différents comptes offshore avant de passer par des banques européennes, en utilisant des sociétés paravent. De nombreuses transactions de baux commerciaux se font en espèces. Un ni vu ni connu qui devrait pourtant alerter le fisc et les autorités chargées de surveiller les filières du blanchiment.
Ces 600.000 € voyageurs, voilà le montant du délit qui envoie un ancien ministre devant les juges.
Nous ne tirerons pas sur l’ambulance. D’autres s‘en chargeront avec le courage qu’on leur connait. Abstenons-nous de juger. Les faits parleront d’eux-mêmes. Il y a pourtant toute une économie souterraine qui, depuis des décennies, sévit en France, dans des lieux de non-droit où la République n’a plus droit de cité. Ce sont des milliards d’euros que l’État n’encaissera ni en taxes ni en impôts.
Il faudrait plus que de la volonté pour aller chercher des responsables de ce côté-là, à moins qu’en secouant un peu trop la fange…