Ou quand les médias « confondent » le Grand Rabbin de France
Après l’Express puis Le Monde, les accusations de plagiat s’accumulent contre le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim.
Acte 1 – Le Plagiat : Le 25 mars 2013, Jean-Noël Darde indique dans son blog qu’il aurait repéré que, dans Les Quarante méditations juives et notamment la 26ème (nombre prophétique), le Grand Rabbin de France aurait repris des passages entiers dans Questions au Judaïsme de Jean-François Lyotard et de sa co-autrice, Elisabeth Weber. Le Grand Rabbin aurait-il recouru à l’assistance d’un étudiant pour l’assister alors que d’autres utilisent un « ghost writer » plus communément appelé « nègre » en littérature ? Cela ne l’exonérerait pas de sa « faute », il s’en est donc excusé et, selon ses propos rapportés par l’Express, aurait demandé à son éditeur de retirer son livre des librairies, ainsi que de sa bibliographie.
Acte 2 – L’Usurpation ? : Le 5 avril 2013, L’Express encore, sous la plume de Jérôme Dupuis, révèle un « mensonge » dans le CV du Grand Rabbin de France. Celui-ci aurait usurpé son titre d’agrégé de philosophie. Son nom n’apparaîtrait nulle part dans les listes des Universités françaises. Par ailleurs, l’hallali continue, puisque Jean-Noël Darde aurait trouvé deux pages plagiées dans Le souci des autres au fondement de la loi juive (Calmann-Levy – 2002), empruntées à Jean-Loup Charvet (L’éloquence des larmes). L’information sera reprise par le Figaro qui soulignera que lors de la remise de la Légion d’Honneur par Nicolas Sarkozy, le 3 mars 2010, le président de la République rappellera deux fois que Gilles Bernheim est agrégé de philosophie. On n’attendait que le coup de grâce. Il ne faut pas être devin pour se rendre compte que toute cette gesticulation autour de Gilles Bernheim n’a qu’un seul objectif, discréditer la personnalité qui avait rédigé l’étude sur le mariage pour tous.
Acte 3 – Le Plagiat va plus loin : « Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l'on oublie souvent de dire », publié en octobre 2012 et repris par la Pape Benoît XVI, serait également un plagiat en partie d’un ouvrage de Joseph-Marie Verlinde, L'Idéologie du gender. Identité reçue ou choisie ? (Éditions Le Livre ouvert). Doute, discrédit et enfin coup de grâce par la confirmation que tout est lié à une prise de position, le Grand Rabbin Gilles Bernheim a-t-il été maladroit ou s’est-il fait piéger ? La religion juive est déjà, en elle-même, une philosophie qui n’a rien à envier aux discours fumeux de certains philosophes occupant des chaires universitaires. La philosophie est l’étude de la pensée. Elle n’est donc pas l’apanage de quelques-uns, vertueusement drapés dans leurs titres et leurs diplômes. Le drame de nos sociétés est d’accorder plus de crédit à ceux-ci qu’à l’expérience ou à l’expertise de terrain.
Est-il étonnant que pour donner de l’eau au moulin des partisans du mariage homosexuel, le visage tuméfié du jeune Wilfred, sauvagement agressé dans le 19ème arrondissement de Paris soit exploitée pour dénoncer l’homophobie, là où il n’y aurait que de la bêtise et de la haine. Si le même accident était arrivé à une personne qui ne soit pas homosexuelle, aurait-on eu la même exploitation ?
Propriétaire de Têtu et copropriétaire du journal Le Monde, Pierre Bergé, le financier de la gauche vient de boucler le dernier Sidaction. L’élimination médiatique de Gilles Berheim comme les relents d’homophobie ou la radicalisation d’une partie des partisans la Manifestation pour Tous font son affaire, à un moment où les Français, quoique favorables au mariage homosexuel, sont plutôt hostiles à l’adoption et la PMA. Quoi de plus opportun que d’utiliser tous les moyens que lui procurent les médias pour sa croisade.
On ne joue pas avec la société, ni avec son devenir.
Nota : Le 11 avril 2013, le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim annonce sa démission au Consistoire central israélite.