Être et avoir ou la confusion des genres
Quand la transparence rime avec apparence
Le Striptrease ministériel...
Il aura fallu que Jérôme Cahuzac, ministre du budget soit pris la main dans le sac pour que l’exécutif lance son opération « transparence ».
On a beaucoup parlé du ou des comptes du ministre, moins de la fraude. C’est pourtant plus le blanchiment de fraude fiscale qui lui est reprochable que la possession d’un compte. En mélangeant les genres, le président Hollande qui réclamait une République irréprochable a cru bon réagir en demandant à ce que les ministres et plus généralement les élus publient leur patrimoine.
La déclaration de patrimoine est une obligation pour les élus. Leur diffusion auprès du grand public n’était pas prévue. Avec l’opération « Omo » Obligation de Montrer ses Obtentions, chacun à commencer par les membres du gouvernement doit tout dévoiler. Le lundi 15 avril 2013 à 17h00, que le site Internet du gouvernement publiera lesdits patrimoines.
Cette mise à nu plairait aux Français. Pensez-vous ! Il y a derrière cet intérêt plus de curiosité et de jalousie qu’un quelconque besoin réel d’information. Qu’importe qu’un élu ait du bien, des comptes ou des œuvres d’art tant qu’il exerce honnêtement sa fonction. Est-ce le fait de posséder qui est important ou la façon d’avoir obtenu un patrimoine ?
Après la division des Français sur la question du mariage, ne risque-t-on pas de provoquer une nouvelle division entre les Français qui ont du bien et ceux qui n’en ont pas ? Que deviennent les vraies questions de société dans ce déballage public qui vire à l’exhibitionnisme patrimonial ?
Une chose est sûre, c’est que pour exercer de hautes fonctions au sein de l’État, il faut appartenir à un cercle ou à une élite. Quelles sont les classes sociales représentées en politique ? Combien d’élus de la nation sont issus des couches les plus populaires ? Trouve-t-on parmi nos représentants des paysans, des commerçants, des artisans ou des patrons de petites entreprises ? Certes, non, puisqu’il est impossible de lâcher une activité peu lucrative mais choisie, en encaissant les difficultés de la crise, de l’économie ou de la mondialisation pour briguer un mandat national.
On a encore confondu la transparence avec les apparences.