Un air de fête… Eurovision

Moins kitsch mais toujours aussi polémique

Malgré le buzz (normal pour une reine des abeilles) créée autour de « Marry Me » de la Finlandaise Krista Siegfrids pour son baiser à sa danseuse, la 58^ème édition du Concours Eurovision de la Chanson aura consacré sans surprise la Danoise aux pieds nus Emmelie de Forest avec « Only Teardrops » (Rien que des larmes). Si le match est nul au concours des gambettes, sa chanson est moins gaie que « Puppet on a String » de Sandy Shaw.

Représentant la France avec sa féline énergie, Amandine Bourgeois a eu bien chaud avant une douche bien froide. Au point qu’elle aurait bien pu ajouter à son texte avec l’accord de Charles Aznavour : « Ils brûlent les feux de l'enfer / Et dans mon âme et dans ma chair / Tu ne m'as laissé que regrets / Et le remords de n'avoir fait / Peut-être pas tout ce qu'il fallait [1] ». La pole position l’a s’en doute desservie, la langue de Molière aussi. Car côté langue, nombreux sont les pays qui avaient choisi celle de Shakespeare.

Même si pour le Royaume-Uni, Bonnie Tyler fait mieux que notre Amandine nationale, elle se fait coiffer d’une place par les Dorians, ces Arméniens barbus et écolos, habillés comme des jardiniers (selon les propos fielleux de Cyril Féraud). Pour une fois que les Arméniens ne donnent pas dans le folklore ou le sirupeux. Avec Lonely Planet (Vardan Zadoyan/Tony Iommi [Black Sabbath]) ça n’a pas rocké pour eux. 18^ème est le plus mauvais classement de l’Arménie depuis sa participation au concours.

Que dire de l’Azerbaïdjan ? Arrivé deuxième, Farid Mammedov avait une bonne chanson, une bonne interprétation, une bonne chorégraphie (du Grec Phocas Evangekinis). Mais les soupçons de tricherie de la part de son gouvernement entacheront peut-être le résultat. Les Azéris ne reculent devant rien pour acheter les votes des jurys ou traquer ceux qui votent pour l’Arménie. C’est de mauvaise guerre à ce niveau.

De toute manière, la politique pourrit tout, y compris dans un concours où il est vrai les affinités culturelles ou géographiques priment. Pour ce qui est de la géographie, le papillon n’aura guère de chemin à faire de Malmö à Copenhague, une passerelle suffira.

La suite au prochain numéro. Il faut néanmoins espérer que la chaîne nationale cesse enfin de nous gratifier de commentateurs trop bavards dont la vanité des propos n’a d’égal que leur ironie déplacée.

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[1] Il Fallait bien (Aznavour/ Seggian)