La leçon de l’Irak…

…Répétition en Syrie ?

Un "pion" trop loin

Ceux qui nous gouvernent jouent avec nos émotions. Défense des Droits de l’Homme, droit d’ingérence pour sauver les opprimés, combattre la faim sont autant de slogans qui ne peuvent laisser tout humaniste indifférent. Mais, derrière les beaux discours et les bonnes intentions affichées se cache une réalité moins reluisante : l’intérêt. La naïveté américaine est de croire que son modèle est tout aussi bon que transposable partout dans le monde. Le rêve américain, longtemps véhiculé par les médias et leurs propagandistes appointés, se sera brisé sur les récifs de la crise économique plus durable qu’il ne paraît.

L’Amérique a besoin de stimulation. Après la claque prise en Irak, pays laissé à feu et à sang où les minorités notamment chrétiennes ont été sacrifiées et le chaos tout aussi catastrophique en Afghanistan, Washington lorgne vers Damas. Certes, 100.000 morts, c’est intolérable. Mais damer le pion à Poutine et à la Russie est également un des paramètres de l’équation militaire prônée par l’allié britannique.

L’ex-Empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais aime donner des leçons de morale alors que son modèle communautariste est en faillite totale. C’est sûrement pour cette raison que montrer les crocs contre le « dictateur » El-Assad pourfendeur des « bons » musulmans permettrait de rallier à sa cause la communauté islamiste de l’île.

Bachar n’est pas un saint. Ceux d’en face ne le sont pas non plus. Officiellement armés et financés par les dictatures du Golfe qui ne sont respectables que par l’or noir qu’elles détiennent, les opposants au régime de Damas ont été dépassés par les groupuscules extrémistes, infiltrés par les salafistes. Ce n’est pas « Vive la liberté » que crient les combattants contre les forces loyalistes mais « Gloire à Dieu ».

Côté jardin, le Qatar investit tout autant dans le sport, le luxe que les banlieues à coups de pub et de pétrodollars. La France leur aurait même vendu son âme. Pas notre France que nous aimons, mais celle de ces politiciens avides de pouvoir et de gloriole qui ne voient pas plus loin que le bout de leur mandat. Côté cour, le Qatar et son alliée, l’Arabie saoudite rêvent d’islamiser le monde connu et inconnu à leur doctrine, qui fait honte à l’Islam des Soufis.

Barack Hussein Obama serait-il devenu le soutien naturel des frères musulmans, assassins de Sadate ? Ne vaudrait-il pas mieux que le calamiteux « W » ? Force est de constater que le Président américain qui gagnerait à perdre du président sa majuscule n’est qu’une marionnette pitoyable entre les mains du lobby politico-militaro-financier qui mène le train. Cameron, ce vulgaire Dandy, est le digne continuateur de la politique tortueuse et nauséabonde de la perfide Albyon. Quant à pépère, que va-t-il faire dans cette galère ? À vouloir taper sur la Syrie sans avoir les preuves de l’usage d’armes bactériologiques comme l’a affirmé l’empoisonneur du Quai d’Orsay, on aggravera le déséquilibre régional, mettant en péril Israël comme le Liban, sacrifiant au passage les nombreuses minorités déjà fragilisées par l’aventurisme des Occidentaux. Calculatrice et retorse, la Russie ne tolérera ni une action hors l’ONU, ni une ingérence dans sa zone d’influence. Elle a laissé faire en Irak et a beaucoup trop perdu avec la Libye.

Les bons sentiments, c’est pour les gogos. Tout a un prix dans cette affaire, celui du sang des autres. François Bayrou appelle à la prudence. Il est à craindre qu’il ne soit pas entendu.