Pour défendre leur maternité...

... Les sages-femmes se dévoilent

Photo Roland Leclerc

Est-ce vraiment tolérable ?

En 1975, la France comptait 1379 maternités. Il en reste 553 aujourd’hui. Le 18 mai 2009, la maternité Jean Rostand d’Ivry-sur-Seine fermait définitivement ses portes. Dès 2001, beaucoup d’entre nous avaient signé une pétition pour son maintien. Il est vrai qu’avec la naissance de son enfant dans cet établissement et les excellentes conditions dans lesquelles le nouveau-né avait été accueilli laissaient la plupart désappointés par le sort qui lui était promis.

La France s’enorgueillit d’avoir plus grand nombre de naissances par femmes en Europe. Et pourtant, ses hôpitaux, notamment ses maternités, ferment les unes après les autres. Le 18 octobre 2012, une femme perdait son enfant dans la voiture qui l’emmenait vers l’hôpital de Brive-la-Gaillarde (ville de Corrèze bien connue de l’actuel occupant de l’Élysée), la maternité de Figeac (Lot) plus proche de chez elle ayant fermé.

Pour défendre leur maternité des Lilas, les sages-femmes paient de leur personne, en interpelant l’opinion par l’exhibition (certes mesurée) de leur corps. Elles ont également eu le soutien de l’actrice Karine Viard, qui a été patiente dans cet établissement. Utilisant les moyens mis à leur disposition tels les réseaux sociaux ou Internet, le comité de soutien réussira-t-il à attirer l’attention des pouvoirs publics.

Les plus hautes instances de l’État semblent hélas plus préoccupées à dépenser des fonds publics pour financer une intervention militaire au Moyen-Orient que de se pencher sur le quotidien des citoyens. La santé, l’éducation ou l’économie sont des priorités que nos « autistes » au pouvoir continuent d’ignorer dans leurs actes, mais pas dans leurs discours.

Ponctionner de l’argent est une manière peu subtile de relancer l’économie. Ne faudrait-il mieux pas dynamiser les initiatives que de les réfréner ?