Tous les chemins mènent…
…Aux Roms
Rom est le vocable générique pour désigner les populations nomades dites tsiganes dans le langage courant. Les Roms dont il est question dans l’actualité sont des ressortissants de Roumanie et de Bulgarie principalement. Bien qu’issus de la même famille, ces populations venant des Balkans ont une quelconque proximité avec les gens du voyage que nous connaissons sous le nom de gitans ? Personnellement sensible à la culture tsigane, j’ai dû mal à reconnaitre celle-ci dans ces populations dites Roms.
L’entrée dans l’Union européenne de la Roumanie et de la Bulgarie permet à tous leurs ressortissants de circuler librement dans l’espace européen. C’est ce qu’a rappelé la commission de Bruxelles en réponse aux propos tenus par Manuel Valls, ministre de l’intérieur.
Il a déclaré que, concernant les Roms originaires de Roumanie et de Bulgarie, « les solutions d'intégration ne peuvent concerner que quelques familles (...) Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation. »
Regroupés dans des campements souvent insalubres à la lisière des villes dans des conditions d’hygiène déplorables, ces populations sont, à tort ou à raison, stigmatisées. Le quotidien des usagers des transports en communs parisiens est pourtant de croiser des groupes, dans les stations et les trains, mendiant souvent avec des enfants en bas âge ou jouant de la musique dans le meilleur des cas. La mendicité est interdite dans les métros, pourtant les règlements sont rarement appliqués. On a peu vu le GPSR intervenir contre des Roms dans les rames. Sur le quai de la station Champs de Mars-Tour Eiffel, il y a quelques années alors que la question ne prêtait pas autant à débats, j’avais pu empêcher à temps un vol dans le sac à dos de mon épouse par trois jeunes filles Roms en donnant de la voix. Des riverains se plaignent des nuisances aux abords des camps. Des plans d’eau auprès duquel campent des Roms auraient été pollués. Un juge marseillais a eu des propos, vite dénoncés par le syndicat de la magistrature, au sujet des Roms et du vol de cuivre dans un transformateur.
Les amalgames sont certes dangereux, mais les causes du malaise sont profondes. En 1982, sous l’ère Ceausescu en Roumanie, la question des Roms était déjà un sujet sensible. Les Roms veulent-ils s’intégrer ? Il serait plus juste de poser la question en ce sens que par un « peuvent-ils s’intégrer ».
La France est une terre d’accueil et un Français sur quatre a une origine étrangère. Malek Boutih disait, il y a quelque temps, que chez les émigrés le dernier arrivé ferme la porte derrière lui. Il est vrai qu’un émigré qui a choisi la France pour y vivre, en s’intégrant sans aucun problème est beaucoup moins tolérant envers les émigrés qui refusent l’intégration. L’intégration n’est pas l’assimilation. Cette dernière conduit à la disparition de ses propres repères culturels par l’adoption d’un mode de vie calqué sur celui des citoyens dits de souche. L’intégration permet de vivre harmonieusement une double culture, celle de ses origines tout en étant respectueux des lois et des règlements de son pays d’accueil. Au fil des générations, l’appartenance au pays d’origine disparaitra pour ne laisser place qu’au pays où l’on est né.
L’intégration passe aussi par la participation à la vie associative, politique et sociale de son pays. Vivre en marge est une posture de rejet. Toute personne a la possibilité de s’intégrer en France à condition de le vouloir. L’État doit rester garant de toute atteinte à l’ordre public et à la sécurité des personnes et des biens. Ceux qui y contreviennent, quels qu’ils soient, s’exposent aux sanctions. Malgré la polémique jusque dans son propre camp, le ministre de l’intérieur aurait-il tort ?