Être fils ou fille de…

Plus que de se faire un prénom… Apprendre à être soi

Le fils ou la fille de… a un nom, celui de son père ou de sa mère. Lorsque celui-ci ou celle-ci s’est déjà fait un nom dans son métier, il est difficile pour sa progéniture de se démarquer d’un nom parfois lourd à porter. Il n’y a pas que les fils ou les filles de… qui rencontrent ce problème. C’est le cas de beaucoup d’apparentés à… Untel ou Unetelle.

Quel drame, direz-vous !

Mieux vaut être en effet soi que le reflet de… quelqu’un d’autre, fut-il une célébrité. Que ce soit dans les arts, la politique ou le sport, les enfants de… suivent souvent la même route que leurs parents. Ainsi, se créent des dynasties d’artistes, de politiciens, de journalistes, de patrons et plus rarement de sportifs.

Les grandes familles ont toujours existé. Tenant entre leurs mains l’industrie, elles ont fait partie de l’histoire économique du pays. Avec la mondialisation, ces grandes familles ont peu à peu cédé leur patrimoine ou leurs outils de travail à des investisseurs comme des fonds de pensions ou des multinationales.

Il arrive qu’un fils ou une fille de réussisse, parfois même mieux, dans le domaine de ses parents, si ce n’est dans un métier complétement différent. Beaucoup restent néanmoins dans l’ombre tutélaire, n’arrivant ni à trouver leur voie, ni à imposer leur propre personnalité. C’est alors pour certains la descente aux enfers. D’aucuns refuseront de s’apitoyer sur le sort de ses enfants, nés comme le dit l’adage avec une « cuillère d’argent » dans la bouche. Il est courant dans la mentalité très française de jalouser mes « nantis » et d’encenser ceux qui ne le sont pas. Le goût de la réussite et de l’effort n’est apprécié que dans le sport, lorsqu’une équipe nationale ou un athlète décroche le graal olympique, mondial ou européen. Les succès économiques font moins rêver que les comètes de la téléréalité. C’est pourtant plus grâce aux premiers qu’un pays se distingue au sein de la communauté internationale, le tout amplifié par son aura et son histoire.

France, mère des Arts, des armes et des lois, écrivait à son époque Du Bellay, regrettant son exil italien.

France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau qui sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois.

Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle.
Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix.

Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine
D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau.

Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
Ils ne craignent le loup, le vent ni la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau.