Au Front

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Gai-Luron (Gotlib)... Le chien philosophe

Qu’on ne s’y trompe pas. Il ne s’agit pas d’une nouvelle épidémie de grippe. La pandémie du H1N1 avait déjà provoqué une hystérie vaccinale, sans compter une gabegie budgétaire.

Le Front dont il est question serait plutôt National. Il n’y a pas de fièvre à son sommet. Dans la famille Le Pen, le père se porte encore bien pour ses 85 ans. Le régime sang celte doit y être pour quelque chose. Quoiqu’il nous soit difficile même avec la probatio diabolica (« la preuve du diable » pour les non-latinistes ou non-initiés) d’attester de la « pureté » de son sang.

Que nous soyons tous des sangs mêlés serait plus facile à démontrer, n’en déplaise aux partisans de la racialité. Côté fille, Marine (sans son pull, clin d’œil volontaire à Gainsbourg et Adjani) tient bon la barre. Quant à la nièce Marion, bien qu’élue dans l’hémicycle, il faudra qu’elle attende un peu son bâton de Maréchal, lorsqu‘en parlant de méthode, elle ne confondra plus Coué (approche de la méthode positive) avec un animateur NRJique.

La fièvre monterait plutôt chez les Français. À en croire les sondages, d’une part, ou certains analystes, d’autre part, le Front séduirait de plus en plus. Le ravalement de façade y est pour partie. Marine est plus rassembleuse que son briscard de père. Le discours plus édulcoré véhicule toutefois des idées pas toujours défendables. On dira que ce langage de « vérité » exprime haut et fort le sentiment de beaucoup de Français toutes générations confondues. Même certains artistes dont la grande majorité milite à gauche, deviendraient sensibles aux sirènes nationales. J’aurai bien ajouté un « iste » à national mais il parait que le FN ne serait pas un parti extrémiste. Populiste, il l’est sans conteste. Les termes en « iste » ne sont guère fréquentables. Beaucoup de crimes ont été commis en leur nom. Personnellement, je préfère les commis de cuisine car, auprès des grands Chefs, ils apprennent le bon goût. Fautifs de la situation calamiteuse du pays, les grands commis de l’État, nos très subtils énarques, ont rompu le lien avec la France et son peuple, le laissant en pâture aux phraseurs, aux démagogues et aux manipulateurs.

C’est cette France-là qui a la fièvre !