La Côte d’Azur

La cote désamour…

Une belle image de la politique...

Si le FN jubile à Brignoles avec la victoire de Laurent Lopez à la cantonale partielle, c’est Samia Ghali, sénatrice PS de Marseille qui est arrivée en tête de la primaire phocéenne. La ministre du gouvernement Ayrault, chargée des personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti a été éliminée. Elle a appelé à voter en faveur de Christian Menucci, arrivé second.

La victoire des uns comme la défaite des autres a toutefois un goût amer. Amertume quand tu nous tiens. Malgré son succès, Laurent Lopez traite ses adversaires d’extrémistes. Victime de dégradations de véhicule ou de celle de sa permanence, le frontiste voudrait faire oublier l’image de son parti qui cherche à faire gommer son étiquette extrême qui colle à sa peau. Mieux vaut crier au loup pour détourner l’attention. Côté manipulations, le FN ne fait pas exception à la règle qu’en politique tous les coups sont permis, même les plus tordus. Cela rappelle un précédent à Berlin, dans la nuit du 27 au 28 février 1933, lorsqu’un incendie commandité par les nazis dévasta le Reichstag et fut attribué par le pouvoir national-socialiste aux communistes.

Ce serait faire trop d’honneur que de comparer le FN aux fans du 3^ème Reich, le mouvement est devenu tellement polymorphe que ces nostalgiques d’un ordre nouveau ou ancien se font oublier dans le paysage frontiste. Ceux qui ont connu le GUD, inféodé au FN et adorateur de Jean-Marie, dans la respectable faculté de droit de Paris 2 Assas savent de quoi il est question lorsqu’on aborde les actions de ce syndicat dans les murs de l’université. En 1979, l’accueil y était plutôt paramilitaire.

Le changement de tête comme le ravalement de façade n’y fera rien, le Front reste le Front. Et les discours édulcorés à la sauce Marine ne peuvent faire oublier l’esprit. C’est la faillite des gouvernements successifs de droite comme de gauche et le manque de volonté politique qui ont mis le FN en avant. Qu’une candidate, dite de la diversité, remporte une primaire socialiste parce qu’elle tient un langage que l’électeur décrypte sans mal est une des raisons de l’élimination d’une ministre du gouvernement, tellement sûre d’elle-même quand elle débattait de la question des Roms à la télévision.

Comme sa défaite est dure à digérer, autant salir celle qui l’a gagnée. L’engagement de terrain et la proximité avec le citoyen sont souvent plus payants que le parisianisme hautain de représentants de la République, condescendant avec le peuple.

Le plus inquiétant est le désamour des Français pour la politique. Avec 47,47% de votants dimanche dernier à Brignoles, il faut se poser la question de la légitimité de l’élection et de la représentativité réelle de l’élu. Pourquoi plus de 53% des électeurs ne font plus le déplacement. Voter est un droit, c’est aussi un devoir. Nos dirigeants parlent beaucoup plus de droit que de devoir. Faut-il s’étonner que le citoyen revendique le premier tout en s’abstenant du second. Il est temps de réformer la politique tout autant que sa classe. Une révolution des mentalités est plus que nécessaire. Et ce ne sont pas avec les vieilles lunes populistes que le résultat sera atteint.