Le cercle de craie caucasien…
Ou le flop médiatique d’un président normal
Un sacrifice Brechtien
En croyant bien faire, on fait parfois pire. Alors que le dossier administratif dans l’affaire Leonarda met en avant à la fois les mensonges d’un père et le respect du droit dans cette affaire, le président de la République, visiblement ému par le maelström médiatique, a proposé une solution on-ne-peut plus indigne. La France ou la famille, telle a été l’alternative avancée par l’Élysée pour l’adolescente de 15 ans. Entre poursuivre ses études et se séparer des siens, la réponse de l’intéressée a été sans équivoque la négative.
Parallèlement, les batteurs de pavés poursuivent leur action. Que les collégiens et lycéens, qui sont par essence d’une générosité extrême quant à leurs sentiments, continuent à manifester peut se comprendre. On ne peut incriminer ni un manque de maturité ni un angélisme béat, il faut chercher du côté des manipulateurs de l’ombre qui savent fort à propos jouer sur la corde sensible de la jeunesse. La misère pousse, hélas, nombre de personnes à l’exil. En tant que fils, petit-fils et arrière-petit-fils d’émigré, on ne peut qu’être en résonnance avec cette réalité. Fuir ses terres d’origine à cause de la guerre, des massacres ou de la crise économique est une fatalité à laquelle nul ne peut échapper, même ceux qui se croient dans le confort douillet de pays soi-disant protégés. Aucun d’entre nous ne doit se croire à l’abri.
La précarité de l’existence, n’en déplaise à ceux que mot précarité révulse, est une réalité que peu d’entre nous savent accepter. C’est par la mort d’un proche ou la fin d’une situation réputée solide que l’évidence de la précarité prend toute sa mesure. Pour le bien commun, il est préférable d’aider les pays à se développer, non en imposant le moule tronqué du développement économique occidental, mais en respectant les coutumes, les traditions et les mentalités de chacun. C’est plus en construisant des écoles pour éduquer la jeunesse qu’en implantant des usines délocalisées pour exploiter la misère que les sociétés se prétendant avancées permettront au quart-monde d’assurer à son peuple désespéré la possibilité de se construire un avenir. C’est par l’éducation et le transfert de connaissances dans le respect indispensable de l’environnement que l’équilibre pourra se faire entre le Nord et le Sud.
Par ailleurs, il faudrait que nos élites, nos penseurs ou nos dirigeants cessent de se considérer comme les phares de l’Humanité. Nous avons beaucoup plus à apprendre d’un Amérindien comme Raoni ou de tout homme vivant sur cette Terre en harmonie avec son environnement que des discours lénifiants des vendeurs de technologies dont les premiers se passent fort bien.
Ce retour à l’humilité et au respect des autres manières de vivre devrait peut-être faire partie de l’enseignement.