Le dernier des géants…

Pierre Tchernia dans l’oubli

Pionnier de l’ORTF, journaliste et animateur, metteur en scène féru de cinéma, Pierre Tchernia vivrait dans une maison de retraite médicalisée de la région parisienne.

La génération des années soixante se souvient avec nostalgie de l’animateur des émissions pour enfants et de SVP Disney. Pierre a été la mémoire de la télévision des débuts, celle des 5 Colonnes à la Une, de la Tête et les Jambes comme celle des grosses productions de l’époque Belphégor, les Rois Maudits ou au Théâtre ce soir.

Cette télé-là ne se revendiquait pas d’une réalité artificielle qui mettait sous les projecteurs des individus à la vanité exacerbée passant de l’anonymat à la célébrité pour une paire de fesses affichée à l’écran.

Pour les professionnels de l’époque, le petit écran se voulait informatif, éducatif et distractif, sans le recours à l’audimat, aux images de synthèse et aux régies hypertrophiées. L’animateur se mettait en retrait pour mieux donner de l’importance à son invité. Aujourd’hui, le professionnel de l’audiovisuel est devenu une star, producteur de ses propres émissions.

Où est-il le temps de la débrouille et de l’improvisation ? L’époque des « Pierre » Desgraupes, Dumayet, Lazareff, Sabbagh, Tchernia, d’Igor Barrère, de Georges de Caunes ou de Jean Nohain, de Léon Zitrone et de Guy Lux, ainsi que tant d’autres qui ont donné ses lettres de noblesse à la télévision.

On aimerait tant envoyer à Pierre Magic Tchernia nos chaleureuses salutations et nos affectueuses pensées, car il aura été pendant des années l’ami que l’on n’oubliera jamais.