Doit-elle être trahie ?
L’engagement est une des formes du courage. S’engager, c’est donner sa parole et respecter celle-ci. Dans nos sociétés modernes, de plus en plus rares sont ceux qui osent s’engager. Par patriotisme, on s’engageait dans l’armée pour défendre son pays ou dans la résistance pour chasser l’occupant. Pour réaliser son projet, l’entrepreneur gageait ses biens, jetait dans la balance son travail et son énergie afin de développer son industrie, son atelier ou son commerce.
Le futur employeur proposait un travail à un salarié, en ayant déjà provisionné le budget salarial, investi dans des équipements, bureaux et moyens de production. Le collaborateur s’engageait de son côté à mettre ses compétences, son expérience et son savoir au service de l’entreprise en contrepartie d’un salaire, d’un poste et d’un statut dans la société.
La parole est la manifestation verbale d’un engagement. Quand la parole était donnée, on ne revenait pas sur un contrat, un accord ou une alliance. C’est par la parole que les parties conviennent du principe et par l’écrit qu’elles consolident le lien.
Une parole donnée peut se reprendre. Cela s’apparente à de la trahison. Tout dépend évidemment quelle était cette parole et la nature du serment qu’elle recouvrait. Trahir sa parole peut causer un préjudice à l’autre. Si ce dernier comptait sur un accord ou un contrat et s’était engagé de son côté suite à une parole donnée, la rupture du lien aura vite fait de le mettre dans l’embarras.
On ne donne pas sa parole sans raison. Donnée sous la contrainte, sa valeur est nulle. Librement émise avec la volonté ferme de remplir ses engagements, se dédire revient à tromper.
En politique, les paroles sont de pure forme. Rares sont ceux qui, ayant fait de belles promesses comme autant de paroles en l’air, réaliseront ce que beaucoup attendaient d’eux. La parole est pourtant sacrée. Du moins, elle devrait l’être. Mais depuis qu’on a érigé le mensonge en règle, que vaut la parole donnée.