Mailly à l'endroit...

Hollande à l'envers

Je t'aime, moi non plus ! Pour Jean-Claude Mailly, ce serait la lune de miel entre le patronat et le président de la République. Selon son analyse de notre brillant syndicaliste, le pourfendeur de la finance serait atteint du syndrome de Stockholm.

Notre Président normal n'est pas victime d'un virus scandinave, mais souffrirait d'empathie envers son ennemi juré la « Finance » et plus généralement les « Entreprises ». On connait plus dangereux comme preneur d'otages pour. On ne savait pas François Hollande otage de Medef, à moins que ce ne soit l'inverse.

Pour tout syndicaliste digne de ce nom, l’entreprise est à abattre, au point que tous les bienfaits ne doivent venir que de l’État providence. Dans ce calcul savant, l’État est une entité publique et omnipotente, capable de faire la pluie et le beau temps pour le bénéfice de tous. L’entreprise, émanation de la grande bourgeoisie d’affaires, est le symbole de l’exploitation et de l’oppression de la masse laborieuse, ce prolétariat universel qui devrait s’unir par-delà les frontières.

Ce « Prolétaires de tous pays, unissez-vous ! », le mouvement altermondialiste ne l’a pas repris in extenso mais l’esprit reste le même. Au-delà de la caricature, la généralisation ne doit pas faire oublier certains excès du capitalisme sauvage qui a montré ses limites avec la crise financière américaine. Néanmoins, le système économique n’est pas plus figé que toute institution dans le monde. La force de l’être humain réside tant dans sa créativité que dans sa faculté d’adaptation.

La Green Economy américaine préfigure une révolution économique et sociale qui devrait prendre de l’ampleur. À l’heure de la mondialisation, ces entreprises se concentrent sur des matières premières locales issues de la production raisonnée ; leur marché est régional ou national. On revient à l’idée d’une entreprise plus humaine et participative, respectueuse de ses employés. Passer d’un raisonnement mercantiliste de main d’œuvre à celui de famille est une option que ces entreprises ont choisie.

Est-il étonnant que ce soit au pays de l’Oncle Sam que naissent de telles initiatives ? L’Europe n’est pas en reste. Il faut qu’elle révise son modèle économique que d’aucun appelaient par la moralisation des affaires. Plus qu’une moralisation, il faut une révolution des mentalités, à commencer par celles de nos dirigeants, quel que soit le niveau de leur fonction. Une économie ne peut exister sans ses entreprises. Et certains devraient arrêter de se braquer sur les seules sociétés du CAC 40. L’économie n’est pas l’unique fait de grands groupes, mais de créateurs, d’entrepreneurs et d’artisans compétents et enthousiastes. Ne les tuons pas !