Burn-Out… Le travail qui tue
Ou l’absence de travail aussi
Le burn-out ou en bon français l’épuisement professionnel que d’aucuns résument par mot dépression deviendrait-il un problème de sociétal et, dans le même temps, une des priorités de la santé publique ?
La dépression liée au monde du travail revient au-devant de l’actualité dans la rubrique des faits divers, lorsque les journalistes ou la presse annoncent le nouveau suicide de l’employé de tel ou tel entreprise. Le passage du public au privé de certains fleurons de l’État ne s’est pas fait sans grincements ni douleurs. Mais, plus qu’un changement de statut, c’est l’ouverture à la concurrence économique avec pour Orange par exemple des contraintes imposées par l’État, notamment sur les tarifs, qui ont faussé la donne. En ajoutant les erreurs d’un management qui utilise la pression sur son personnel, on obtient un cocktail mortel. Le management français est-il à la hauteur ?
Ce n’est pas parce qu’on porte le costume et la cravate qu’on est un bon dirigeant. Plaisanterie mise de côté, la plupart des dirigeants sont issus de grandes écoles, garantes sur le papier de la qualité des compétences apprises. Sont-elles acquises pour autant ?
Une chose est la théorie, une autre est la pratique. On peut avoir des heures de formation sur simulateur de vol, puis quelques heures de pratique dans les airs, c’est confronté à une situation de crise, une tempête pour les marins, que le capitaine se révèle. Peut-on diriger une entreprise alors qu’on n’en connait aucun des métiers qui y sont exercés, ni les produits fabriqués, ni les services vendus ? On nous dira qu’un polytechnicien (je vais me faire mal voir par certains !) peut s’adapter à toute circonstance. Ce serait pour cela qu’ils sont tant recherchés.
L’absence de travail tue aussi. Les chômeurs sont-ils bien suivis ? Pourquoi tant de secteurs offrant des emplois comme le tourisme, l’hôtellerie ou la restauration sont toujours à la recherche de profils ? La richesse de le France, c’est sa créativité, ses manufactures, son artisanat, son savoir-faire et pas seulement dans le luxe. La dictature des études et des diplômes a jeté l’opprobre l’apprentissage comme sur les filières techniques. Certes, il est important d’acquérir des connaissances. Mais n’est-il pas plus important d’apprendre un métier ? La confiance est une notion à laquelle on a tourné le dos comme on le fait avec l’expérience au profit des titres. Mais, même le titre est aujourd’hui dévalorisé. Il semblerait qu’on ait préféré créer des armées mexicaines avec des généraux réduits à s’expatrier pour trouver un emploi.
Que dire des professions libérales qui avec les cadres sont les premières victimes de ce burn-out.
En immersion dans l’entreprise, le consultant externe a un regard neutre sur le fonctionnement des services comme sur les techniques managériales. En observant les hommes et les femmes dans leurs activités quotidiennes, en communiquant avec les uns et les autres, il en arrive à tirer des conclusions sur l’entreprise vue de l’intérieur. C’est avec la connaissance de cet intime que tout consultant quelque peu attentif pourrait être le meilleur accompagnateur des dirigeants, responsables ou chefs de service afin de redonner à l’entreprise l’énergie positive nécessaire à un travail collaboratif. Le travail doit épanouir l’homme et non le détruire. Ce burn-out, utilisé à tort et à travers par nombre d’experts, ne doit pas nous faire oublier qu’il faut remettre de l’humanité dans nos rapports sociaux.