De l’insoutenable légèreté…

De la politique actuelle

Insoutenable légèreté de l'être (Kundera)

Alors qu’il plonge dans les différents sondages d’opinion en France, le président normal serait fêté en héros aux États-Unis par le président Obama. Capitaine « Africa » aurait, en effet, séduit les Américains pour ses initiatives militaires au Mali et en Centrafrique. Quand on sait que bon nombre d’Américains se désintéressent de leur propre président, on se demande quels sont les Américains qui, connaissant déjà l’existence de la France, pourraient accorder un quelconque intérêt à l’actuel locataire de l’Elysée.

En interprétant les lignes de nos journalistes, il faudrait plutôt lire certains milieux américains en lieu et place des Américains. Mais, le Français a la fierté parfois mal placée et s’imagine encore avoir de l’importance dans le regard de l’autre. Là aussi il faudra nuancer en parlant non pas des Français en général mais d’une certaine « intelligentsia » bien parisienne.

Toujours est-il que la « bonne » presse de François Hollande outre-Atlantique ne fait nullement entrevoir une quelconque embellie sous les nuages de l’hexagone. Entre Jean-François Copé qui se met en rogne contre « Tous à poil ! », ouvrage soi-disant recommandé par l’éducation nationale en pleine polémique sur le genre et le Zorro de l’intérieur qui se voit coiffer au poteau par la séduisante Najat sans son stylo, il n’y a pas de quoi exciter le Français moyen ou pas.

L’économie retient son souffle en attendant le résultat des municipales, tant il est vrai qu’un changement au niveau local a des incidences sur le développement des villes et des communautés d’agglomérations. Il est heureux que les présidentielles soient en 2017, sinon ce serait la glaciation industrielle.

Les Français attendent. Mais qu’attendent-ils donc ? N’ont-ils pas encore compris qu’il n’y avait rien à attendre des dirigeants, des partis et des syndicats. Ne serait-il pas temps d’agir ? Pas comme ces excités de tous bords, nationalistes d’un côté ou antifas de l’autre pour qui « agir » se traduit par « casser ». Au nom de la paix sociale, on préfère laisser une certaine jeunesse continuer à se complaire dans une économie souterraine où en restant « assis » on se fait 5000 € sans aucun effort, mais avec la mort pour risque. Tant que le travail ne sera pas réévaluer et que l’argent facile séduira les plus naïfs, la société ne pourra guère évoluer. Cette incroyable légèreté que nombre de nos dirigeants ont adoptée porte aujourd’hui ses fruits au-delà du Bien et du Mal.