Pendant que les uns manifestent bruyamment dans les rues de Caen
Obama affiche ses ambitions africaines
Rabbi Löw et le Golem
Les militants du FN ont la victoire modeste. Non contents d’avoir réunis 11% des suffrages des inscrits ou 25% des 43% des votants aux dernières Européennes, ils viennent défiler dans leurs autos en klaxonnant dans les rues de Caen. Provocation inutile ou infantilisme exacerbé, ils assortissent le geste aux propos par des « Socialisme dictature » ou « Hollande démission ».
Dans un pays où les citoyens ont le droit de vote et encore de s’exprimer, nonobstant certaines dérives dont la justification peut être plus ou prou défendable, la légitimité se gagne par les urnes. Sinon, nous risquons de nous retrouver dans une macédoine à la sauce ukrainienne dans laquelle les honnêtes récriminations sociales ont été récupérées par les extrémistes prêts à tout pour en découdre et prendre le pouvoir par la force.
Le drame est que nos soi-disant démocraties cautionnent là-bas ce qu’elles disent combattre ici. Mortelle schizophrénie !
Pour les célébrations du 70ème anniversaire du Débarquement en Normandie, Caen va être le 6 juin le rendez-vous des chefs d’État de la France, des États-Unis, de la Russie, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Anciens belligérants et alliés d’alors se réuniront dans une communion somme toute artificielle eu égard aux événements actuels. Mais mieux vaut garder un contact fut-il ténu que de se murer dans la confrontation stérile.
Il est néanmoins à craindre que les leçons du passé ne servent pas, et notamment qu’elles n’inspirent pas les dirigeants de nombreux pays parmi les plus avancés.
Si Caen est un symbole, le discours de Barack Obama sur l’Afrique prononcé à West Point en est un autre. L’émergence de la secte Boko Haram et le rapt de plusieurs dizaines de lycéennes a ému le monde entier. Il est regrettable que le drame du Darfour quant à lui laisse autant indifférent. Boko Haram est l’une des nombreuses officines d’Al Qaïda. Et comme chacun sait en feignant l’ignorer Al Qaïda est une émanation de la CIA, une sorte de miroir aux alouettes bien utile pour donner un visage à une menace (les Américains ont un côté très naïf) et débusquer les terroristes (que l’on pense outre-Atlantique pas trop futés).
Washington devrait se replonger dans la légende du Golem, humanoïde protecteur de la communauté juive de Prague, créé par par le Rabbi Löw dit le Maharal. La créature se retourna contre ceux qu’elle devait défendre, et son créateur dû la tuer en effaçant de son front la lettre du Divin. Ainsi, « Emet » ou la Vérité dont le Golem tirait son énergie devint après la disparition de « Aleph » ou souffle Divin « Mot » ou mort.
Certaines de ces légendes ont un fond de Vérité que d’aucuns parmi ceux que les hommes ont investi d’un mandat pour les diriger devraient s’inspirer avant de se muer en aventuriers erratiques en Afrique ou ailleurs.