Les 14 nouveaux Oblasts de la contestation

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Mesure pour mesure, le nouveau découpage territorial ne ferait pas que des heureux. Implantation politique oblige ou réflexe clanique, enfin c'est selon.

La division administrative de la France en 22 régions date de 1970 après la séparation de la Corse de la Provence-Côte d'Azur. Ironie du sort ! Nombre hautement symbolique de la culture hébraïque, le 22 est une sorte de pied de nez aux dénonciateurs du complot judéo-maçonnique de Vichy.

Afin de réaliser des économies d'échelle - celle de Jacob aurait donné plus de sagesse - l'exécutif a pensé que la fusion des régions permettrait de récupérer 10 milliards d'euros de dépenses de fonctionnement.

Rien n'est moins sûr.

Il est déjà difficile de projeter les effets d'une réforme alors que n'ont pas été éprouvées les nouvelles méthodes de fonctionnement d'entités de plus grande superficie et avec des populations plus importantes.

On ne peut raisonner en la matière de façon soustractive mais en termes d'engagement et d'efficacité.

Quant au charcutage à proprement parler, il semblerait plus reposer sur des questions d'affinités entre chefs de clans que sur des contingences de logique économique, sociale ou démographiques.

Ainsi, le Centre se voit-il associé au Poitou-Charentes et au Limousin, alors qu'il aurait été plus opportun de réunir ce dernier à l'Auvergne plutôt qu'à la région Rhône-Alpes. Ce nouveau Centre désaxé deviendrait une région aussi vaste que l'Autriche, tyrolienne en moins.

Pourquoi ne pas en profiter pour recomposer le paysage régional français, en dynamitant l'existant.

Ainsi, on permettrait à la Charente d'épouser l'Aquitaine ; et à la Bretagne de joindre aux Pays de la Loire, notamment avec la Loire-Atlantique et Nantes.

Hélas, l'ambition n'est pas au rendez-vous. On se contente de rebattre les cartes.

La Champagne-Ardenne devrait convoler avec la Picardie ; insularité aidant, la Corse échapperait à un mariage forcé, la Sardaigne aurait l'œil sur elle.

La décision élyséenne crée du remous bien évidemment. Déjà, au sein du parti socialiste des voix se font dissonantes.

Ne valait-il pas mieux demander leur avis aux populations concernées ? On n'est pas à une gabegie près, certaines élections ne servant pas à grand-chose. Il est à parier que le taux de participation serait plus enviable que celui des deux dernières consultations.

Et puis 14, ce n'est pas un nombre vraiment séduisant. Il y aurait bien le 13 pour emmerder certains. Car 13 à table n'est pas toujours de bon augure. On ne fait pas non plus une mise en Cène permanente.