Django is chained…
Mais que veut prouver Obama ?
En 2003, W avait eu sa petite guerre contre l’Irak. Sarkozy s’était engagé à appuyer l’opposition libyenne sous couvert d’une résolution des Nations-Unies [1] par l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Libye; sous l’influence de l’OTAN et des États-Unis, l’opération s’était muée en une intervention directe de l’aviation alliée sur des cibles militaires libyennes. L’exécution de Kadhafi comme la pendaison de Saddam Hussein auront permis d’étouffer des révélations dangereuses pour beaucoup de dirigeants sur des compromissions propres à entacher leur dignité. Hollande a pris son Mali plaisir, et encore c’est loin d’être fini. Obama laissera-t-il sa marque belliciste en s’attaquant à la Russie.
Le morceau est un peu gros, mais la rumeur aura fait bien du dégât. La rumeur rappelle cette histoire juive du rabbin surpris par le jeune David en train de « voler » à l’étal de l’épicier du village. Au lieu d’en parler à l’épicier ou au rabbin, il avait cru bon faire circuler la rumeur du rabbin voleur parmi les coreligionnaires. Lorsque la raison du soi-disant vol fut dévoilée, à savoir un accord entre le rabbin et l’épicier et un paiement en fin de mois. David qui avait éventé cette histoire en fut gêné. Pour lui donner la leçon, le rabbin lui demanda de prendre un oreiller garni de plumes, de monter à la fenêtre de sa maison et de vider l’oreiller de sa garniture. « Et c’est tout ? demanda David. Le rabbin lui dit de revenir le voir après. Lorsque ce fut fait, David annonça au rabbin qu’il avait suivi sa consigne. Alors le rabbin lui ordonna d’aller ramasser toutes les plumes, sans n’en oublier aucune. Cela était bien sûr impossible. Comme les plumes la rumeur se disperse aux quatre vents, et il n’est plus possible de la faire taire car il en demeurera toujours une trace.
Calomnier, calomnier, il en restera toujours quelque chose.
Quand on accuse, il faut des preuves. Et quand ces preuves seront présentées, le doute ne sera plus permis. La présomption d’innocence est une garantie que beaucoup en politique oublient, parfois à leurs dépens. Il est étonnant qu’avec tous les moyens de surveillance à leur disposition les États-Unis ne peuvent pas repérer trois engins constituant le système de lancement « BUK » entrant frauduleusement en Ukraine (alors que ce n’est pas de l’IKEA) alors qu’ils peuvent lire une plaque minéralogique avec leurs satellites. Ou alors, cette arme était déjà en dotation en Ukraine au sein de l’armée régulière. Comme Kiev ne s’est jamais plaint d’un vol de cette envergure, alors on peut avoir une toute autre interprétation du drame. Porochenko n’avait pas l’air si sûr de lui en accusant Moscou et ses « alliés ».
Que veut prouver Obama ? Qu’il sera « meilleur » que W ! Gageons qu'il ne sera pas pire...
[1] La résolution 1973 du 17 mars 2011 adoptée par 10 voix pour et 5 abstentions (Allemagne, Brésil, Chine, Fédération de Russie et Inde)