Vous avez dit « Tolérance » ?

Un concept maison... Niveau Zéro, bien entendu…

Nice est une ville bien connue pour être un foyer de l’islamisme radical et du terrorisme international, plutôt que pour ses casinos, ses résidences de retraités, l’empreinte de la famille Médecin ou l’implantation d’une droite frontiste (du moins jusqu’à ce que l’UMP retourne le maire FN Jacques Peyrat).

Nice se la joue Flic ou Voyou, une manche dans chaque camp, selon l’expression célèbre de Michel Audiard dans le film éponyme de Georges Lautner.

Pourtant, dans cette affaire, pas de Belmondo en vue. Ni de garde à vue d’ailleurs. Le délinquant n’avait que 8 ans. L’éducation nationale a été la cible des critiques, dès avant les attentats des 6 au 8 janvier 2015, et notamment celui contre Charlie Hebdo.

Le « Je suis Charlie » est devenu un slogan international, mis à toutes les sauces ; une sorte de mot d’ordre unitaire pour défendre un journal satirique, la Liberté de la presse ou la Liberté d’opinion, comme la mémoire des journalistes caricaturistes, anar, communistes ou athées, celles des policiers tombés dans l’exercice de leur devoir et enfin celles des victimes de l’Hyper Casher qui avaient le tort d’être juifs dans l’esprit de leur assassin.

« Je suis Charlie » est donc en soit un amalgame que d’aucuns ont à juste raison décliné en « Je suis Juif » ou « Je suis Policier ». On aurait pu ajouter un « Je suis Musulman » en mémoire de Mustapha Ourrad, correcteur ou d’Ahmed Merabet, policier au commissariat du XI^ème  ou « Je suis Antillais » pour la jeune Clarisse, tuée à Montrouge. Pas de limites donc !

Tout le monde n’appréciait pas Charlie Hebdo et ses dérives sous la houlette du duo Val-Fourest qui devait faire grincer des dents du côté du Val Fourré. Ainsi, est né un « Je ne suis pas Charlie ».

Est-il du rôle de l’Éducation nationale de demander à des élèves, notamment ceux de l’école primaire, s’ils sont ou non Charlie ? Ce serait pourtant ce qu’un instituteur aurait exigé d’un de ses élèves, prénommé Ahmed, lequel se serait dit du côté des terroristes. Il n’en fallait pas moins pour que le gamin soit dénoncé par son instituteur et son école pour apologie du terrorisme.

L’école est un lieu d’intégration social qui doit véhiculer les valeurs de la République, dixit le gouvernement Valls. Quelles sont ces valeurs, lorsque ceux qui sont censés les incarner ne les respectent pas eux-mêmes ?

Quid de l’abandon des banlieues avec leur misère économique et sociale, qu’un coup de Karcher ne suffirait qu’à exciter un peu plus la défiance envers l’État coupable de cet abandon ? Quid de la paix sociale acquise au prix d’un détournement des regards vis-à-vis des mafias et de leurs trafics dans des zones devenues de non-droit ? Quid de la stigmatisation communautaire parce juive, arabe, musulmane ou noire, alors que la laïcité et la fraternité doivent garantir l’égalité de chacun en droit et le respect de chacun dans ses croyances sans en imposer une aux autres ?

Poser les bonnes questions éviterait de glisser insensiblement vers la dictature intellectuelle puis politique qui guette toute société que les crises profondes remettent en cause.