Mais vous ne récolterez pas notre haine
À Lola Ouzounian et aux 129 innocents assassinés
Elle avait 17 ans et se prénommait Lola. En cette année 2015, sa vie se sera arrêtée dans une salle de concert, le Bataclan. Elle accompagnait son père pour passer une soirée à écouter de la musique rock. Mais d’autres personnes en avaient décidé autrement. Dans leurs cerveaux malades de psychopathes se prenant pour des héros de Dieu, ils ont débarqué au Bataclan les armes à la main pour tuer, sans le moindre état d’âme, des hommes et des femmes, des parents et des enfants, des jeunes à peine sortis de leur adolescence. Au nom de qui ? Au nom de quoi ?
Ils disaient venir venger leurs frères de Syrie. Quels frères ?
Ces migrants jetés par la guerre sur les routes de l’exil par ces mêmes fanatiques qui prétendent se battre au nom de Dieu ?
Ces civils coincés par un conflit dont ils ne sont que les otages pour quelques pétrodollars de plus ?
Ces victimes du « soi-disant boucher de son peuple » Bachar dont le seul tort est de gêner les projets monarchies sunnites et wahhabites du Golfe, des compagnies pétrolières et leurs « gentils » alliés Occidentaux ?
Avaient-ils au moins ouvert et lu un Livre Saint avant de prendre une kalachnikov afin d’assassiner lâchement ceux qu'ils considéraient comme « pervertis » ou « mécréants », alors que ces innocents sans armes ne demandaient qu’à vivre tout simplement ?
Croyant accéder au Paradis, ils ont semé la mort sur leur chemin. Mais ils n’avaient que de la haine en eux et pas la moindre miséricorde. Seul l’enfer leur est permis. Ils ne récolteront pas notre haine ; notre pitié peut-être, jamais notre pardon.
Ils ont tué Lola, et plus de 129 innocents. Lola, jeune française d’origine arménienne, une des plus jeunes victimes de la barbarie aveugle et sanglante. Lola, la descendante de migrants dont on commémorait le centenaire du Génocide. Lola, 100 ans après, petite Française qui ne vivra jamais ses rêves comme les 129 autres victimes, car ce soir-là des fous en avaient décidé autrement.
ATTENTATS - Je n'irai pas à l'hommage qui sera rendu aux victimes à 10h30 aux Invalides parce que je considère que l'État et ses derniers dirigeants en date portent une lourde responsabilité dans ce qui s'est passé. La France est incapable de proposer un avenir à sa jeunesse.
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