Ou la presstitution tarifée

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Qui lit encore la presse ou croit en l’information diffusée sur les ondes pourrait affirmer sans hésitation être bien informé. La presse n’est pas libre. Depuis que les financiers et les groupes industriels se sont offert des médias, on ne peut que douter de l’impartialité des journalistes. Ceux de la télévision encore moins que les autres. Entre les pressions du pouvoir en place et les intérêts des industriels et des lobbies, rares sont les journalistes faisant preuve d’objectivité.

Nous avons néanmoins eu droit à deux exceptions ces dernières semaines : « Ukraine : les masques de la révolution » du reporter et écrivain Paul Moreira, le 1er février sur Canal Plus et « La Syrie, le grand aveuglement » dans le cadre de Un Œil sur la Planète par Samah Soula, 18 février sur France 2.

Si le documentaire de Paul Moreira a failli être déprogrammé, notamment sous le feu des critiques de lobbyistes kievistes, celui de France Télévision est passé mais à 22h40, l’heure de grande écoute aurait permis de toucher le plus grand nombre.

Côté presse écrite, Le Point du 18 février 2016 (N° 2267) proposait en couverture le patron du cartel El Chapo et Le Maire, l’homme qui secoue la droite. Certaines Unes offrent des raccourcis peu flatteurs.

J’ai noté l’intéressant éditorial de Franz-Olivier Giesbert : « Mais pourquoi laissons-nous les Turcs massacrer les Kurdes ? » L’analyse est d’une très grande justesse et ferait oublier que par le passé BHL, aujourd’hui dans le camp des NeoCons, y avait sa chronique.

Pour Nicolas Baverez, avocat et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy si Le krach sonne toujours deux fois, il ne faut pas paniquer ; mais il se montre très confiant en la solidité de l’économie américaine et doute de celle de la Chine et des pays émergents. De plus, l’assurance qu’il affiche pour le secteur bancaire semble quelque peu exagéré. Le système est sur la corde raide et l’effondrement est proche.

On ne peut que sourire jaune à L’éternel complot de Pierre-Antoine Delhommais sur antisémitisme et conspirationnisme. Il faudrait demander aux Grecs ce qu’ils pensent du chantage financier des banques et de la collusion de Goldman Sachs avec les anciens dirigeants grecs pour truquer les comptes publics. La victimisation est une arme à double tranchant, elle alimente tout autant les théoriciens du complot qu’elle met en danger les groupes qu’elle veut protéger.

Sans ajouter en ajouter au moulin de la conspiration, on peut encore signaler les omissions coupables d’un Bernard Kouchner dans « Il faut soutenir les Kurdes contre Daech » paru dans le Paris Match du 19 février 2016. Il passe sous silence l’action des Occidentaux et de la Turquie dans la crise syrienne, fait passer Obama pour un imbécile manipulé par Poutine, oublie le Qatar et l’Arabie saoudite et en remet une couche sur Bachar. Un monument de mauvaise foi, digne d’un BHL au sommet de son art.

En un mot : Le Point dans la gueule !