Jalousie, bêtise et exaspération…
Et la mauvaise foi des politiques pour toute réponse
“L’humain c’est la possibilité de redouter l’injustice plus que la mort”
Emmanuel Levinas
Limiter Nuit Debout à un simple rassemblement de la jeunesse est tout aussi réducteur que de se focaliser sur l’éviction d’Alain Finkielkraut de la place de la République sous les insultes de quelques excités.
L’impopularité du président de la République est au plus haut. S’il était un tant soit peu honnête, il devrait la jouer profil bas. Contesté en 1968, le général De Gaulle avait organisé un référendum l’année suivante en mettant sa démission dans la balance. La victoire du « Non » l’avait conduit à se retirer.
Tout le monde n’est pas De Gaulle !
Nos dirigeants d’aujourd’hui sont de falots produits des grandes écoles ou de l’ENA, des fonctionnaires que la hauteur a coupés de la réalité sociale. Aucun ne trouvera grâce aux yeux d’un peuple déçu par des années de promesses non tenues et de détricotage sectariste de mesures censées développer le pouvoir d’achat.
La France a besoin de réformes, mais les Français exigent plus de justice, plus de travail, plus de respect alors que le monde qu’on leur propose plus mondialisé, plus numérisé, plus robotisé détruit des pans entiers de l’économie nationale.
Le numérique n’est pas la panacée, ce n’est qu’une technologie. Lorsqu’on travaille dans le secteur des NTIC en accompagnant les futurs utilisateurs, on peut mesurer le fossé entre le possible et le réalisable. Nombreux sont les managers qui, navigant sur Internet, découvrent une présentation attractive et ludique. Aussitôt vu, aussitôt exigent-ils de leurs collaborateurs de réaliser le même travail. Nous avons beau dire que la technologie ce n’est pas du presse bouton, que derrière toute machine il y a une personne et un métier, nous parlons souvent dans le vide.
Nos politiciens sont à l’image de ces managers. Ils croient que le mandat en poche, ils peuvent demander tout et n’importe quoi à leurs concitoyens, faire la politique pour les copains, réformer juste pour satisfaire quelques appétits oligarchiques, exiger plus, imposer plus les mêmes pauvres hères taillables et corvéables à merci sans s’attaquer à l’économie souterraine, aux zones de non-droits, aux trafics et à l’embrigadement d’une jeunesse dépourvue repères.
L’image de la France dans le monde est fortement dégradée. L’inculture des États-Unis pour ce qui n’est pas typiquement américain a mené par un interventionnisme maladroit des régions entières au désastre. L’Union Européenne est devenue une technocratie totalitaire et la zone euro un carcan, juste bon à engraisser quelques spéculateurs.
Cela n’empêche néanmoins pas ces trois acteurs à faire la morale au monde. Notre liberté est désormais plus que jamais de reconstruire entre les hommes de nouvelles relations faites sur la tolérance sans hypocrisie, la justice pour tous et la responsabilité face à un monde en marche.