De l’imposture nationale…

À la fausse posture internationale

André Santini, député des Hauts-de-Seine et maire d’Issy-les-Moulineaux, a l’art de la formule. Le 18 mai 2006, lors d’une manifestation organisée devant l’Assemblée Nationale, il avait dénoncé « un bal des faux-culs », alors qu’une proposition de loi avait après force atermoiements vu son vote reporté aux calendes grecques après instruction du représentant de l’exécutif. Tout le monde semblait dans la combine pour enterrer une question, risquant de fâcher la diplomatie française avec un grand État « démocratique » du Moyen-Orient.

Il s’agissait d’une proposition de loi du groupe socialiste visant à condamner le déni de génocide, en l’occurrence celui des Arméniens, mais également des Assyro-Chaldéens, des Syriaques et des Grecs pontiques.

Dix ans après, cette loi n’est toujours pas votée. Rejetée par le Sénat, elle a été représentée sous une nouvelle mouture par l’UMP à la fin de la mandature de Nicolas Sarkozy, avant d’être retoquée par le Conseil Constitutionnel en février 2012.

Il y a une imposture dans le traitement des mémoires. Pourquoi serait-il condamnable de nier un génocide et, dans le même temps, permettre à un gouvernement étranger de mener hors de ses frontières une campagne négationniste et d’intimidation des institutions souveraines par des manifestions téléguidées ?

Imaginez qu’aujourd’hui des partisans de Pol Pot viennent protester contre une proposition de loi débattue à l’Assemblée nationale en défilant avec les drapeaux du dictateur ? On peut remplacer Pol Pot par Hitler, Staline ou Salman, l’imposture serait la même.

Le courage est une qualité qui fait défaut en politique comme l’honnêteté.

Seuls comptent la vanité et la corruptibilité.