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Monsieur le Président,

Quand la démocratie va mal, on ne la sauve pas à coups de lois qui divisent au lieu de rassembler.

La démocratie va mal, lorsqu’une consultation électorale majeure comme la présidentielle est boudée par la moitié du corps électoral.

La démocratie va mal quand les élites restent sourdes aux malheurs des plus faibles et se contentent d’un entre-soi mâtiné d’indifférence coupable.

La démocratie va mal quand on déshumanise la société pour la rendre plus numérique et robotisée, en présentant l’intelligence artificielle comme une solution d’avenir.

Enfin la démocratie va mal quand on laisse les médias entre les mains d’une coterie de financiers, nouveaux courtisans du pouvoir ou tireurs de ficelles de l’opinion publique.

C’est de ceux-là dont il faut se méfier et non pas d’Internet. Ce ne sont pas les « Fake News » dont il faut avoir peur, mais de l’information contrôlée par des intérêts particuliers, partisans ou affairistes. Personnellement, je n’écoute plus les médias car je ne crois plus à ce que j’entends.

Les Français devraient s’en inquiéter. Or ils sont devenus apathiques et résignés, mais jusqu’à quand ? On voudrait leur retirer la liberté de penser en les poussant vers plus de consumérisme et d’endettement.

La France va mal et vous le savez. Mais la France n’est pas la seule à avoir mal. Nos sociétés occidentales doivent se réformer dans leur façon d’être et de vivre. Nous devons arrêter de donner des leçons au monde dont nous ne comprenons pas le fonctionnement alors que nous ne nous connaissons pas nous-mêmes.

On ne doit pas avoir peur de faire face lorsqu’on assume des responsabilités. Mieux vaut avoir un ennemi intelligent qu’un ami stupide.

Un grand président doit avoir de l’humilité.

Un grand président doit savoir écouter et entendre. 

Un grand président doit être celui d’un peuple, d’une nation.

Veuillez accepter, Monsieur la président, l’expression de ma haute considération et mes meilleurs vœux pour 2018.

Arkantz