Entre colère…
Et oisiveté
« La colère est parfois nécessaire non pas dans le but de détruire mais pour marquer une limite, pour affirmer une vérité pour le bien de tous, et pour son bien propre. »
L’Abbé Pierre
Classée parmi les péchés capitaux par l’Église, la colère (colère -aversion) est pour les Bouddhistes un des trois poisons avec le désir-attachement et l’ignorance. Afin de garder la maîtrise de soi, nous devons donc apprendre à surmonter nos émotions ou vaincre nos passions. C’est ce que nous enseignent la philosophie, la méditation ou l’initiation spirituelle.
Pourtant, la colère peut être légitime, si elle pourfend les démons. Dans cet esprit, la citation de l’Abbé Pierre prend tout son sens. Sa colère a toujours été salutaire. Lorsque, pendant l’hiver 1954, des enfants mourraient dans la rue, son appel du 1er février se voulait mobilisateur. Sa colère contenue, il dénonçait l’indifférence de ses contemporains face à la souffrance des plus démunis.
La colère naît d’un sentiment de révolte. Elle peut devenir destructrice pour tout emporter sur son passage. On sait que le désespoir crée la violence, et que cette violence s’exprime ouvertement sans prendre garde aux dommages qu’elle provoque. L’irréparable jette un discrédit sur toute cause fusse-t-elle juste. Qui ne s’est pas offusqué contre les destructions de l’Arc de Triomphe à Paris ou d’un célèbre restaurant parisien sur les Champs-Élysées ? Pourtant, à y regarder de plus près, nous avions face à face la souffrance des uns, stigmatisée par les médias et la « sauvagerie » des dégradations matérielles. Si le matériel se restaure, la perte de la vie ou de son intégrité physique est irrémédiable.
Il ne s’agit pas de juger les motivations d’une personne qui laisse éclater sa colère comme ultime argument, lorsque tout le monde est sourd à sa détresse. Ne nous y trompons pas, il est aisé de juger quand on n’a pas enduré dans sa chair la douleur, quand on gravite dans un autre monde, quand on détient un pouvoir. Rien ne peut justifier les violences d’où qu’elles viennent. La violence implique que les digues de la résignation ont été rompues. Nous devons donc en soigner les causes, avant d’en critiquer les effets.
Nos gouvernants ont été condescendants à l’égard des revendications des personnels des hôpitaux depuis de nombreuses années. La situation s’est inexorablement dégradée, et notre système de santé est aujourd’hui en péril. La crise sanitaire en a amplifié les failles. Et sans le confinement ni la dévotion des soignants, nous aurions vécu une hécatombe.
L’oisiveté est la mère de tous les vices. Soutenons ceux qui se battent avec leurs armes afin de sauver des vies. Qu’on l’apprécie ou pas, le Dr Raoult utilise un traitement antipaludéen contre le Covid-19. Utilisé selon un protocole qu’il préconise, il a obtenu des résultats. Ce virologue dérange sans aucun doute tant par son style que ses choix, sinon comment expliquer le lynchage dont il est la cible.
La recherche d’un vaccin est longue et couteuse ; sa fabrication et son lancement souvent juteux. D’ici là, des tests sont nécessaires et fortement encadrés, effectués en laboratoire puis sur des patients volontaires. Pourtant, pour le vaccin miracle contre le Covid-19, n’hésiterait-on pas à brûler des étapes ? Prend-on les précautions suffisantes ou agit-on dans l’urgence pour sauver un système économique de la faillite ? Le vaccin est-il la seule réponse ?
Ignorer que la découverte d’un vaccin engage des enjeux tout aussi financiers que sanitaires serait faire preuve de mauvaise foi. Le lobby des laboratoires est parmi l’un des plus puissants avec ceux de la chimie, du tabac et du pétrole. Il recrutera des évangélisateurs : presse, médias mainstream, journalistes, politiciens, experts ou fondations comme celle de Bill et Belinda Gates, actuellement décriée en Inde
Ne soyons donc pas dupes lorsqu’un praticien empruntant une autre voie est marginalisé, attaqué, traîné dans la boue par certains de ses pairs. De là à reproduire 7 morts sur ordonnance…