Une conscience achetée…
Est une conscience qui ne vaut rien
Thot et Sobek... Le premier introduit le défunt et note le résultat de la pesée.
Le second dévore l'âme, quand ce résultat est défavorable.
Dans une indifférence qui sera coupable, Ilham Aliev, l’ogre de Bakou sera en France, le 18 septembre prochain, à l’occasion de l'inauguration du département Art de l'Islam du musée du Louvre. Il est fort à parier que, profitant de cette visite privée, les diplomates azéris saisiront toute occasion pour la transformer en visite d’État. Une rencontre serait prévue avec le MEDEF, et il n’est pas impossible que l’Élysée reçoive cet hôte encombrant dans tous les sens du terme.
Le contexte, il est vrai, est assez polémique depuis que Ramil Savarov, le boucher de Budapest ayant il y a huit ans décapité à la hache durant son sommeil le lieutenant Gourguen Margaryan, tous deux dans un centre de formation de l’OTAN.
Condamné par la justice hongroise après avoir reconnu son crime, Safarov est extradé vers l’Azerbaïdjan n’ayant purgé que huit ans de prison. Il devait terminer sa peine dans son pays natal, dans l’esprit de Victor Orban et des crédules de son entourage. Il n’en fut rien. Dès qu’il foula le sol de sa mère-patrie, l’assassin fut présidentiellement gracié et élevé au rang de héros national.
Il est en effet très héroïque de tuer sauvagement un homme dans son sommeil. On mesurera donc la valeur du terme héroïsme sous ces latitudes. L’Azerbaïdjan produirait des dattes, on n’aurait cure de ses caprices comme de ses élucubrations. Mais voilà, le pays a du pétrole, et il achète à coups de milliards de pétrodollars les hommes comme les consciences.
À l’image de son grand frère Turc, l’Azerbaïdjan cultive l’arrogance et le mépris.
Il est malheureux que des politiciens français tous bords confondus se laissent prendre dans les filets de la manipulation pour quelques dollars de plus. Il est évident que, quel que soit le prix mis sur la table pour les acheter eux ou leur conscience, cette dernière ne vaut pas grand-chose.
Bien littérairement.