Intérêt… et principal

Européen ou national...

À la barre de son voilier brisé, Jean-Pierre Dick a pu contre vents et marées...
garder le cap. Une leçon de courage et de volonté pour beaucoup de dirigeants !

Après son escale au Mali, le président Hollande passait son oral devant les eurodéputés de Strasbourg, ce 5 février 2013. Il a estimé que : « L'intérêt national est en train de prendre le pas sur l'intérêt européen. »

Le problème de l’Europe, c’est tout autant sa structure politique inexistante que sa diversité culturelle. Ainsi, il y a peu de points communs entre un Européen du nord et celui du sud, et une grande disparité existe entre l’Europe de l’ouest et celle de l’est.

À l’est, il n’y a guère que la Pologne, sans utiliser la caricature du plombier, qui tire réellement son épingle du jeu avec un développement économique envié par beaucoup. Il est vrai que la Pologne ne doit pas crouler sous les charges sociales ni les paperasseries administratives dont s’enorgueillit la France ; que sa jeunesse est dynamique et inventive car elle profite de cette liberté chèrement acquise par ses aînés. L’Irlande qui faisait pendant longtemps illusion a vu ses rêves s’effondrer du jour au lendemain. La Grèce a connu des heures sombres, et n’est pas encore sortie du temple d’Hadès. Affres que redoutent l’Espagne, plongée dans une crise profonde et le Portugal dont on parle moins. L’Italie semble avoir redressé la barre, et se serait bien passée d’un retour du bravache de service qui ferait mieux de prendre sa retraite.

L’Allemagne est un pays qui vieillit et, tôt ou tard, l’Allemagne ne sera plus dans l’Allemagne. L'Angleterre agite la menace de la sécession. Quant à la France, elle a chaussé des lunettes roses, puisque les priorités de son gouvernement ne sont pas les vraies priorités que veulent voir traiter les Français. Dans cet esprit relevant autant de l’amnésie que de l’aveuglement, le président de la République qui n’a pas encore trouvé son cap imagine que le pire est passé, lorsque le pire est né (déjà de l’autre côté, chez les Ibériques). Aussi, s’est-il plus à déclamer :

« S'il est vrai que la crise de la zone euro est désormais largement derrière nous, nous sommes loin d'en avoir tiré toutes les conséquences. Ce qui nous menace, n'est plus la défiance des marchés, mais c'est celle des peuples. »

Rien n’indique que la crise de la zone euro soit résolue avec un euro beaucoup trop cher par rapport au dollar qui pénalise les entreprises européennes. Rien n’indique non plus que les banques ne restent pas sous la menace d’actifs toxiques. Rien n’indique non plus que ces mêmes banques jouent le jeu de l’accompagnement des acteurs économiques, entreprises ou particuliers. Certes, les taux de crédit sont bas, mais les engagements bancaires sont toujours frileux. L’investissement en pâtit donc, et sans pouvoir investir, on ne peut relancer l’économie. Si le coût du travail est encore lourd en France, il faut y ajouter les contraintes administratives et sociales liées au travail. Les relations professionnelles sont tendues dans un climat délétère, où les intérêts financiers priment sur ceux du travail. Mais, il faut également considérer que les quelques cas de sociétés internationales ne sont qu’une partie émergée de l’iceberg. Le monde économique ne repose pas sur une poignée de grands, mais aussi et surtout sur la multitude des petits qui font tourner la machine. Or, ce sont bien ces petits-là que tout le monde ignore. Et pourtant…