Échec en Mos… coups

Ou comment la stratégie habile l’emporte sur les coups de gueule

Bobby Fischer... Un génie des échecs

Auréolé de sa gloriole malienne, le général Hollande voulait sa petite guerre au Levant pour punir le méchant de Damas. Il avait envoyé en première ligne dans les médias l’empoisonneur du Quai, le contaminateur des esprits (mauvais sang ne sait que mentir) convaincre les Français de l’utilité des frappes ciblées. On a pu apprécier en Irak le ciblage des frappes et leurs dommages collatéraux. Osons imaginer l’impact de telles frappes sur des sites « chimiques » et la contamination régionale qui en résulterait. Il est vrai que dans le domaine de la contamination notre empoisonneur est une référence reconnue, responsable mais jamais coupable.

Avec plus des deux tiers des Français opposés à cette intervention et une cote de popularité en peau de chagrin, le président normal comptait sur un sursaut américain. Hélas, le Congrès Outre-Atlantique a encore repoussé son vote, en attendant les conclusions des experts onusiens, mais aussi et surtout à cause de l’initiative russe.

Vladimir Poutine a proposé que l’arsenal chimique de Damas passe sous le contrôle de l’ONU. Avec cette initiative, la Russie revient dans le jeu diplomatique et ne donne plus l’image de l’empêcheur de bombarder en rond au Conseil de Sécurité. L’atout russe coupe l’herbe sous le pied des va-t-en-guerre très isolés. Il permet aussi d’éviter que les djihadistes infiltrés en Syrie avec le soutien des Saoudiens, des Qataris et des Turcs ne mettent la main sur des armes potentiellement dangereuses, notamment utilisables pour des attentats en dehors de la Syrie. C’est cette même crainte qui hante les Américains. Est-ce la raison pour laquelle afin de minimiser le camouflet John Kerry a mis en avant la pression exercée par les États-Unis sur Damas ayant conduit Bachar El-Assad à accepter la proposition russe.

Depuis Bobby Fischer, les Américains ne brillent guère sur l’échiquier. Ils ne brillent d’ailleurs « guerre » depuis le Vietnam. Habitués aux coups tant politiques que médiatiques, ils auraient dû prendre quelques leçons de leur allié britannique, qui pourtant dans cette dernière affaire leur a fait faux bond. Quant à Monsieur normal et à son quarteron belliciste, mieux vaudrait qu’il se penche sur les « vrais » problèmes des Français au lieu de plaire à sa petite coterie.