Sommes-nous libres ?

Ou manipulés…

Le coup de la fiole... Le mensonge sera avoué plus tard, après la guerre.

Fondé par Jean Jaurès, l’Humanité avait un ton bien particulier, inspiré par le Moscou de l’époque soviétique pour les uns, parole de la gauche communiste et des travailleurs pour les autres. Les lecteurs de droite avaient le Figaro. La chute de l’Union soviétique a été un choc pour nombre de nostalgiques du communisme, l’ouverture de la Russie au capitalisme a créé bien des rancœurs. Et l’Humanité est rentrée dans le rang.

Le capitalisme, ce système honni par la gauche, faisait son entrée par la grande porte dans le pays de la Révolution d’Octobre, le paradis des travailleurs. Lénine a dû se retourner dans sa tombe. Quoiqu’avec la NEP, il avait fait un petit pas vers l’économie de marché, avant que Staline ne mette l’Union sous la férule de l’industrie lourde.

Aujourd’hui, la presse française, à de rares exceptions près, fait le jeu des accusateurs publics que de Washington à Berlin en passant par Londres et Paris font le procès de la Russie sans avancer une seule preuve. Cela rappelle les jeux de passe-passe de Colin Powell et sa poudre de perlimpinpin aux Nations-Unis affirmant que l’Irak détenait des ADM (Affirmation de Dérision Massive). La France, à cette époque, par la bouche de Dominique de Villepin n’avait pas voulu entrer dans cette mascarade.

Les tabloïds londoniens avait fait de Jacques Chirac un ver parce que la France s’opposait à la guerre en Irak. Aujourd’hui, dans ces mêmes torchons que d’aucuns n’utiliseraient pas pour se nettoyer le derrière au risque de s’irriter le fondement ne se gênent pas avec la Russie. Mais, il paraît que c’est la liberté de la presse. Surréaliste cette liberté en effet ! N'est-ce pas avec cet adjectif lors du JT de 13h du 22 juillet 2014 sur France 2 que Nathanaël de Rincquesen a qualifié la remise des boîtes noires du boeing de la Malaysia Airline aux autorités malaysiennes par Alexander Borodai. Qu'y avait-il de surréaliste là-dedans ? L'opinion publique internationale est manipulée depuis des mois afin d'associer les « rebelles » ou « séparatistes » prorusses ou russophones à l’image d’ignobles bandits combattant la Liberté et les Droits de l’Homme. Comme si le pouvoir à Kiev était constitué du chœur des anges ! On croit rêver.

Rares sont les chroniqueurs d’Outre-manche comme Neil Clark ou Robert Parry aux États-Unis à défendre une opinion divergente, basée sur l’analyse, la réflexion et des sources vérifiables. Ils font honneur à la profession. Quant aux autres, ce sont de dignes propagandistes que n’auraient reniés ni Goebbels ni Ehrenbourg.

Sommes-nous donc libres de penser ou nos pensées nous sont-elles dictées par le politiquement correct ? Avons-nous encore un libre arbitre ou devons-nous nous contenter de gober passivement le flux d’informations contradictoires sans chercher à séparer le vrai du faux ?

Les grands médias sont entre les mains des puissances de l’argent, elles-mêmes intimement liées aux pouvoirs en place. Internet reste encore le seul outil d’information un tant soit peu libre, mais sous contrôle, puisque tout qui s’écrit sur le web n’est jamais anonyme ni confidentiel. Certains États veulent avoir la mainmise sur Internet pour empêcher la liberté d’expression.

Comme dit l’adage : « La dictature, c’est ferme ta gueule. La démocratie, c’est cause toujours. »