Les dissidents de Washington

Une minorité clairvoyante, isolée et marginalisée

Universitaire américain spécialiste de la Russie, Stephen F. COHEN s'est exprimé sur la « Nouvelle guerre froide et la nécessité d'une hérésie patriotique ».

Les crises, site d'Olivier Berruyer a traduit son article que je vous invite à lire :

Source : Stephen F. Cohen, The Nation, 12 août 2014

J’ai préparé le texte ci dessous pour remarques concernant le forum annuel Etats-Unis – Russie à Washington, DC, le 16 Juin. Malgré le fait qu’il se tienne dans le Hart Senate Office Building, et que l’audience y était nombreuse, l’évènement était organisé en privé, sous aucun auspice officiel. De façon à rester dans les temps alloués aux intervenants, j’ai dû abréger mon texte. Ici, j’ai restauré les suppressions effectuées et transcrit un certain nombre de mes commentaires impromptus. De plus, je me réfère à quelques événements postérieurs pour illustrer certains de mes thèmes. Cependant, je n’ai pas changé significativement mes formulations pour qu’elles soient plus adaptées à la prose que je préfère pour le format écrit.

Nous nous rencontrons aujourd’hui pendant la pire et potentiellement la plus dangereuse confrontation américano-russe depuis plusieurs décennies, probablement depuis la crise des missiles de Cuba de 1962...

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Vous trouverez également sous le lien The Nation un renvoi vers la version originale de la contribution de Stephen F. COHEN.

Le drame actuel est le muselage de toute opinion contraire, de toute opposition d'idées par les grands médias, manipulés par des institutions financières ayant tout intérêt à maintenir un état de crise. Le manque de discernement des élites est relayé par l'absence de réflexion de la plupart de nos contemporains. Plusieurs raisons sont possibles :

• Englués dans les difficultés économiques qui les empêchent d'avoir une vision claire de la situation internationale, la plupart estiment que l'Ukraine, la Russie est le cadet de leurs soucis.
  
• La Russie n'est pas aussi attractive que les États-Unis. C'est un pays fermé pour beaucoup, ne respectant pas les libertés individuelles, taxé d'homophobie et potentiellement dangereux pour la sécurité du monde.
• Poutine n'a pas le charisme d'un Obama. Il suffisait d'entendre les clameurs de la foule (même s'il faut prendre la réaction d'une audience triée sur le volet avec précaution) à l'arrivée du Président américain lors des cérémonies du Débarquement en Normandie.
• La formidable machine à rêves hollywoodienne a façonné des générations d'américanophiles qui ne pourraient voir les États-Unis comme une menace sur l'échiquier mondial.

À quand le réveil des consciences...